Kyoto, l'Angkor du Japon!

Lundi 1er Août, nous quittons Kanazawa vers 23h en bus de nuit pour Kyoto.Cette fois, la compagnie est plus luxueuse d'où un bus plus confortable avec de l'espace, des sièges qui s'allongent et même une couverture bien douillette:

Et toujours ce soucis du détail et de l'hygiène qui me stupéfie chez les Japonais: il y a en effet, dans le siège devant, au niveau des pieds, une petite trappe que l'on ouvre pour y mettre ses pieds mais attention, pas de faux pas (si je puis dire) en mettant ses pieds nus directement! Non, il faut au préalable enfiler des petits chaussons blancs (fournis emballés, of course) afin de ne pas risquer de salir la moquette avec ses pieds nus...C'est tout une histoire!

Nous dormons très bien dans ce bus qui a même pensé à éteindre ses lumières pendant tout le trajet (c'est cool quand même pour un bus de nuit!) et nous arrivons (relativement) frais à 5h30 du matin en la très belle gare routière de Kyoto:

Nous sommes en plein centre-ville, et en face, nous pouvons voir la Kyoto Tower, l'un des symboles de la ville:

Petit déjeuner sur un banc de la gare, un peu SDF, avant de prendre un bus pour rejoindre notre guest house, de l'autre côté de la ville:

Nous avons réservé 3 nuits à la guest House "Bon" (site guesthouse Bon),très agréable et sympathique, située dans un quartier tranquille de Kyoto:

Le patron est très sympa, la maison bien équipée avec cuisine et pièce commune chaleureuse, l'ambiance entre occupants est cool et décontractée....Bref, c'est parfait pour nous! (site de la Bon Guesthouse)
Nous avons une chambre pour quatre, dans le style japonais, avec les futons que l'on déroule le soir pour se coucher:

Sans perdre de temps (nous avons prévu 3j à Kyoto mais c'est une ville tellement riche que ça suffira à peine), nous grimpons dans un bus , direction notre premier temple: le Kinkakuji, connu aussi sous le nom de Pavillon d'or.
Dans le bus, une jeune fille en Kimono, comme nous allons en croiser beaucoup (je suis stupéfaite comme le port de l'habit traditionnel ici est encore respecté):

Ce temple bouddhiste construit en 1397, brula en 1950 (parait -il lors du suicide d'un moine) et fut donc reconstruit et recouvert de feuilles d'or sur deux étages, d'où son nom (je précise pour ceux qui ne suivraient pas bien). L'endroit est magnifique, le temple se reflétant dans les eaux du lac

En haut du toit, est perché un phénix d'or.

Dans les jardins environnant, un ensemble de statues de pierre au centre desquelles se trouve une urne où l'on peut tenter sa chance en y lançant une piécette. Si celle ci atteint l'objectif, le vœu formulé au préalable se réalisera. Comme on peut le constater, il y en a beaucoup qui ratent!!

Calixte s'y essaie mais peine perdue : à côté!

Joli temple donc mais sa notoriété attire énormément de monde ce qui en fait un site un peu trop touristique à notre goût (ou alors il aurait fallu venir à 7h du matin...).
Nous continuons notre programme de la journée en nous rendant au temple Ryon-ji, lui aussi classé au patrimoine mondial de l'Unesco.
Le plan d'eau qui borde le sentier menant au temple est plein de nénuphars roses (nos amis botanistes et jardiniers à leurs heures perdues apprécieront!):

Apparemment ici, les arbres sont boostés au ketchup!! C'est peut être une idée à étudier...

Bon, non, c'était une blague, n'essayez surtout pas (ou je vais avoir sur la conscience, la mort d'innocentes plantes vertes françaises...). A ce que nous avons compris, ces arbres sont très vieux et leurs racines ne réussissent plus à les fournir et ils ont besoin d'un complément.
Au détour du chemin, jolis statue de Bouddha à laquelle Adélie fait une petite prière:

Le temple Ryon-ji, qui date du XVème siècle, est mondialement réputé pour son jardin zen. 
Tout le monde sait sans doute ce qu'est un jardin zen.
En ce qui me concerne, je me souviens parfaitement la première fois où je fus confronté avec ce concept il y a une quinzaine d'année environ. J'étais chez à mes beaux-parents et c'est là que je vis avec perplexité, Michel, ratissant longuement, à l'aide d'un râteau miniature,un rectangle de sable de 10cmx30cm dans lequel se trouvait 3-4 cailloux (lesquels cailloux furent jetés quelques semaines plus tard par la femme de ménage qui croyait bien faire). C'était un jardin zen miniature, cadeau de Noël Nature et Découverte probablement (Laurence pourrait confirmer!). Je fus à l'époque fort impressionnée et l'anecdote me revient alors que je me retrouve aujourd'hui face à face avec un jardin zen grandeur nature!
Du coup, je vois dois quelques mots d'explication sur le concept.Le jardin Zen représente la nature et le cosmos en miniature. Il symbolise l'univers en simplifiant les éléments et rappelle aux moines détachés du monde, que celui ci continue d'exister.


Mais revenons à notre jardin zen du Ryon-Ji : créé au 15ème siècle lui aussi, il est composé de graviers gris ratissés quotidiennement par les moines et parsemés de rochers:

Les graviers symbolisent la mer et les rochers ,les continents et îles du monde. Mais le plus original réside dans le fait que, où que l'on soit, on ne peut distinguer que 14 rochers d'un seul coup d’œil. Il est en effet impossible de distinguer les 15 pierres ensemble, ce que, bien sûr, vérifient les enfants:

Les rayures dans le gravier représentent les vagues et les remous de la mer:

Le concept de jardin sec ne saurait être complet sans un jardin humide à ses côtés. C'est donc le cas ici, avec ce jardin de mousses, symbolisant la vie qui n'a de cesse de se maintenir:

Moment de réflexion et d'observation (c'est normal le jardin zen est sensé amener à la méditation!):

Nous terminons notre journée par la visite du monastère bouddhique Daitoku-ji. C'est un ensemble de 24 temples, à l'origine fondés par de riches familles d'Osaka. Tous ne se visitent pas mais nous pouvons tout de même admirer les bâtiments de l'extérieur...

..et s'extasier sur les magnifiques toitures en bois et chaume:

L'un des plus intéressant temple du complexe est le Daisen-In. Il est célèbre lui aussi pour son jardin zen (décidément c'est une journée à thème!). 
Dans l'entrée du temple, un drôle d'arbre en forme d'étoile m'intrigue (donc je le prend en photo en pensant toujours aux amateurs de botanique!)

A peine sommes nous entrés dans le temple que nous sommes accueillis par un moine jovial qui, entre deux couplets chantés de la Marseillaise, nous clame des vers en français...curieux personnage qui, nous l'apprendrons par la suite est une célébrité du monde bouddhiste Soen Ozeki.

Nous voilà devant notre deuxième jardin zen de la journée et celui là, nous fascine encore plus que le premier. Sans explication, impossible d'être touché ou d'y comprendre grand chose mais avec un petit schéma, tout devient limpide et extraordinaire:
 
et avec quelques photos illustrant le tout, c'est encore mieux!

Cascade provenant de la montagne sacrée et se jetant dans la rivière symbolique:

le mur des doutes et le bateau de la vie:

 l'océan d'éternité :

Après tous ces efforts intellectuels, nous rentrons à la guest house, complétement exténués non pas par l'activité cérébrale, mais par la chaleur qui règne à Kyoto et les kms parcourus à pieds.
Le lendemain matin, mercredi 3 aout, nous partons pour une autre journée de visite en alternant temples (Kyoto possède quelques 8000 temples mais il n'est pas dans nos intentions de tous les faire, je vous rassure!!) et autres curiosités.
Sur le chemin qui monte au temple de Kiyomizu-dera, des boutiques de souvenirs et de dégustations de friandises où je ne peux m'empêcher de photographier encore de jolies japonaises en kimono (c'est plus fort que moi, j'adore, je trouve ça très beau):

Le temple de Kiyomizu-dera est un temple bouddhiste fondé au VIII ème siécle, classé au Patrimoine mondial de l'humanité de l'Unesco et célèbre pour son mode de construction : il est en effet soutenu par plus d'une centaine de gros piliers en bois.
A l'entrée, parterre de jeunes japonaises en kimono:

Et voilà nos petits frenchies (mais pas en costume national!)

 Le temple est composé de pavillons et pagodes comme celle ci:

Comme dans beaucoup de temples, les Japonais inscrivent souvent des voeux et des prières sur de petites tablettes en bois :

On peut aussi mettre une offrande dans le tronc en bois, sonner la cloche en tirant sur la corde puis faire son vœu (ça marche aussi) :

Adélie super concentrée sur son vœu!

Le système de gong:

Il y a de l'espace pour se mettre un peu en retrait et méditer (ou pas, mais j'ai surtout mis la photo pour...le kimono!):

Rituel de purification avant d'entrer dans l'enceinte du temple (on en a tous besoin non?)

Alors qu'Edgar vient de faire calligraphier son livre du Pellerin, la dame dessine des petits bonhommes à l'encre de Chine sur les doigts des enfants!

L'un des intérêts de ce temple réside également dans la magnifique vue sur Kyoto

Une petite photo de couple, faite par Mlle notre fille, pour terminer la visite,

...et hop, nous migrons vers le quartier de Gion, quartier historique des Geishas de Kyoto (non Carole, je n'ai pas encore lu "les mémoires d'une Geisha" mais c'est prévu sous peu et ça s'impose vu le contexte!!)

Le quartier est charmant, traversé par une petite rivière :

une sorte d'aigrette a trouvé refuge sur le bord d'une fenêtre:

Fin de notre deuxième journée que nous avons volontairement faite plus courte que la première, ce qui permet de garder du temps....... pour faire classe !

Jeudi 4 août, dernière journée à Kyoto,  nous prenons le bus de bon matin. Les chauffeurs de bus, sont toujours équipé d'un micro, dans lequel il débite une quantité d'informations impressionnantes (mais je ne saurai vous dire quoi) et , souvent aussi, d'un masque...ce qui donne une impression un peu bizarre:

Ceci dit, nous arrivons sans encombre au sanctuaire Shinto de Fushimi-Inari.
La religion Shintoïste est la plus ancienne du Japon. Elle est animiste, polythéiste et vénère les "Kami", esprits supérieurs, qui se manifeste sous différentes formes (nature, rizière, guerriers...).
Les sanctuaires Shinto comportent un Torii, portail sacré (souvent orange).Celui ci marque la séparation entre l'espace sacré et le monde profane.
La religion Shinto en détail : shintoïsme

Le sanctuaire qui célèbre le culte d'Inari (divinité ou "Kami" des céréales,du riz, du commerce et gardien des maisons) a été reconstruit en 1499 mais ce culte remonte au VIIIème siécle.C'est le principal sanctuaire Shinto de cette branche qui en compte 40 000.
Nous assistons devant l'entrée, à une cérémonie de bénédiction d'une voiture !
C'est sûr que les rites Shinto sont surprenants et un peu troublants:

Un pavillon avec une série de cloches suspendues:

Superbe ce grelot doré!

Calixte veut , lui aussi, faire un vœu:

Ex-voto en forme de Torii sur lesquels les fidèles ont inscrits des vœux :

Traditionnelle signature du livre des Pèlerins. Il y aura concours à la fin de la plus belle réalisation!!

L'une des grandes caractéristiques de Fushimi-Inari est son immense réseau de galeries, formées par des Torii alignés dans la forêt:

Ce sont des milliers de poteaux oranges qui forment un ensemble grandiose. Nous immortalisons cet endroit comme il se doit :

Nous marchons au milieu de la forêt, sous ces arches oranges, à la fois impressionnés et charmés par ce culte si différent de tout ce que l'on a vu jusqu'à présent:

Il est possible de "sponsoriser" le changement d'un poteau de Torii (en bois, ça s'abîme vite!), aux tarifs indiqués sur ce petit panneau (le prix dépend du diamètre du poteau):

Ce sanctuaire se démarque également des autres sites par l'omniprésence des statues de renards (portant souvent une bavette rouge). Cet animal est considéré comme le messager d'Inari. Protecteur des récoltes, extrêmement vénéré, il s'est, avec le temps ,confondu avec le Kami Inari...d'où cette multitude de statues sur le site:

Il y a donc des statues de renards partout,dans les bois, sur les autels,

...et sur les plaquettes votives bien entendu:

Nous quittons à regret ce site exceptionnel, une fois la visite terminée et sommes unanimement d'accord pour le mettre au 1er rang des temples visités au Japon (même les enfants qui ne sont pas férus de temples, ont adoré!).
Nous nous rendons ensuite au temple Higashi Hongan-Ji, siège du bouddhisme Shin ("véritable secte de la Terre pure") fondé en 1224.
Vue de l'extérieur:

Des fruits de lotus avec cette forme typique en arrosoir (c'est la fête des amateurs de plantes dans ce post!)

L'imposante porte d'entrée, toute en bois sculptée:

l'intérieur du pavillon principal:

Mais, que fait Calixte pendant que les autres visitent le temple? Il est dans la cour, en train d'apprivoiser des pigeons:

Hé bien, ça marche pas mal!

Nous rentrons en fin d'après midi, écrasés de chaleur (il fait plus de 35°), et testons sur les conseils de notre hôte, un Sento du quartier.
Le Sento est un bain public d'eau chaude où l'on se baigne nus, hommes et femmes séparés. Il comporte des douches assises et un ou plusieurs bains, d'eau chaude (voir très chaude), bain de bulles, bain avec courant électrique etc...
L'histoire des Sento, en cliquant ici: Sento

Il ne faut pas confondre le Sento et l'Onsen, qui est, lui, un bain d'eau chaude thermale, parfois d'origine volcanique et qui est souvent en extérieur.
Voici l'entrée du Sento du quartier où nous avons expérimenté ce classique de la vie japonaise (mais je vous reparlerai du Sento dans mon prochain post!):

Notre hôte nous avait briefé avant de partir sur les us et coutumes mais, sur place, il y a aussi un grand panneau qui rappelle les grandes règles:

Nous ressortons du Sento propres et délassés, fins prêts pour la suite du programme : un départ pour Osaka le lendemain, en passant au préalable par Nara.


Dernière soirée donc à la Bon guest house où le patron, super gentil est allé nous acheter des triangles de Tofu et me fait un cours de cuisson de l'aliment...ils sont vraiment adorables ces japonais!!