jeudi 31 mars 2011

Retrouvailles à Phom Penh

Samedi 26 mars : nous quittons Battambang tôt le matin pour 7h de bus.
Adélie profite du temps qui lui est accordé et de la relative disponibilité de son frère pour tester sur lui sa technique de "foot massage"
Au premier arrêt du bus (c'est toujours proche d'un marché ou de vendeurs ambulants), nous faisons la connaissance d'un couple de Cambodgiens, réfugiés en France depuis 40 ans et en vacances pour 3 semaines. Grâce à leur gentillesse et leur désir de nous faire découvrir les produits locaux, nous élargissons ainsi considérablement notre palette gustative (Maman tu n'es pas impressionnée par mes progrés?). Voici donc la pomme de lait, très sucrée, délicieuse :
La fleur de Lotus où l'on mange les petites graines enfouies dans la partie verte. C'est un peu amer, pas trop de goût, bof:
La patate douce, blanche ou rouge, cuite avec la peau et que l'on croque directement après l'avoir légèrement épluchée. C'est farineux et un peu sucré, assez vite écœurant:
Suite à cet intermède culinaire intéressant, nous arrivons en début d'après midi à Phnom Penh (PP en abrégé) où nous nous installons dans une Guest House du centre ville.
Capitale du Cambodge, PP est une jolie ville en plein essor, située au bord du Mékong et donc avec une ballade (fort agréable) le long de l'eau:
Promenade que nos enfants ont vite apprivoisée sous différents angles :
  • escalade et prise de position sur les gigantesques lions dorés
  • chauvinisme primaire se traduisant par un (long) sitting au pied du drapeau français (limites prêts à chanter la Marseillaise)
Il y a assez peu de monuments ou musées à visiter à Phnom Penh,en dehors du Palais Royal

Quelques grandes avenues, comme celles menant au monument de l'Indépendance (au fond en rouge brique)

le musée national (très beau bâtiment construit par les Français) qui détient une très belle collection de statues des temples d'Angkor. Comme ceux ci sont encore bien présents dans nos esprits,nous nous régalons de cette visite:


Ou encore le musée du Génocide, ancienne prison des Khmers rouges, qui retrace l'horreur des exactions commises sur tout un peuple (10% des Cambodgiens ont été tués par les Khmers rouges entre 1975 et 1979). Par cette prison ont transité 16000 victimes, systématiquement torturées puis exécutées, 7 personnes seulement en ont réchappé.
 Or, là, le courage nous a manqué...nous avions déjà bien lu sur le sujet nous aurions pu aller voir les lieux de visu (sans les enfants bien sûr) mais nous n'avons pas voulu ou pas pu... .


Pas beaucoup de monuments donc mais une ville animée dans laquelle il fait bon flâner en profitant du spectacle de la rue.
Les moines faisant l'aumône:
La vente de fruits de lotus, à la forme caractéristique en pomme d'arrosoir:


La vente de fleurs et fruits sur le trottoir:

Les stand de coiffeur dans la rue (dommage, y'a plus rien à couper chez Edgar):

Des sanisettes "colonial style", à la propreté douteuse selon notre testeur du 1er plan:

La vente, autour du temple, d'oiseaux à relâcher (on croit même reconnaitre des hirondelles!):
 Un stand Tee-shirts "Pray for Japan", sur l'esplanade:
 
Dans la série "ils sont beaux les petits Cambodgiens":
Bien que nous n'ayons jamais vu autant de gros 4x4 Lexus qu'à PP -beaucoup de gens ont fait fortune dans l'immobilier et la vente de terrains nous a t'on dit-, il y a aussi d'antiques vélos "pousse-pousse" :
D'ailleurs nous n'y résistons pas et nous faisons transporter jusqu'au Marché Central
Bon, il y avait bien une photo de l'autre pousse pousse avec Adélie et moi mais comme elle est ratée, alors je vous remets une deuxième d'Edgar et Calixte (Claire G tu as vu je suis tes conseils : je contrôle mon image!)
Zoom sur le système de frein arrière :
Le pousse pousse c'est amusant mais c'est très très lent (forcement un pauvre Cambodgien qui fait la moitié de mon poids, devoir trimballer un adulte et un enfant...c'est pas humain!). Comme ça , on a bien bien le temps de regarder autour de soi!
Les maisons coloniales par exemple:
ou ce qu'il en reste parfois:
les singes qui se baladent sur les fils électriques (c'est toujours pas ça au niveau esthétique les fils....)
Mais nous voilà arrivés au Marché Central, vaste bâtiment Art Déco construit dans les années 30 par les Français. A son inauguration il était considéré comme le marché le plus grand d'Asie.
On y trouve absolument de tout même les fameuses mygales frites :
des oisillons rôtis:
des grenouilles:
des blattes grillées:
Michel, nous vous avons fait un assortiment "mygales/blattes" que nous avons expédié par avion, en express. Ça devrait arriver d'ici deux jours (la vendeuse nous a assuré qu'elles n'auraient rien perdu de leur croquant...)
Malgré son attrait pour les trucs "glouilles", Calixte hésite quand même à goûter le vers (ou la chenille?) que lui propose la vendeuse:
En revanche, il est plus intéressé par l'observation minutieuse (ça dure, ça dure...) de poussins genre pintade:
Autre marché sympa, mais plus petit, le marché Russe où Adélie se fait une copine couturière:
Et c'est également dans ce genre d'endroit où l'on peut trouver l'accessoire indispensable à toute fashionista: la fameuse chaussette à tong (avec un seul doigt de pied):
Portée, c'est top pratique et ravissant !
Nous restons donc à PP 3 jours, du 26 au 29 mars et nous en profitons pour aller à l'ambassade du Vietnam faire faire nos visas. 
Pendant l'attente, Adélie et Calixte, gribouillent un peu le formulaire pour s'occuper:
Mais aussi et surtout nous sommes venus à PP, pour voir Anne-Line ! Anne-Line est une petite cousine (son arrière grand père et mon grand père était frères) que je n'avais pas vu depuis 24 ans (elle avait 5 ans et moi 16!)...
Quand j'ai su qu'elle venait de s'installer à Phom Penh, je me suis dis que c'était l'occasion rêvée!!
C'est donc avec une certaine émotion que nous nous retrouvons et faisons aussi la connaissance de Vincent, son ami. 
Nous passons donc notre première soirée à PP, chez eux, avec une bonne plâtrée de coquillettes/jambon (après 3 mois de riz, ça ne fait pas plaisir qu'aux enfants!), du bon vin, de la baguette, du fromage et enfin le yaourt dont je rêvais depuis de semaines... C'est très sympa, on se croirait à la maison...
Restaurant français, délicieux (ah! mon filet mignon à la normande...) le second soir :

Avec un énorme Gecko qui nous observe du plafond (il nous a fallu longtemps pour comprendre que c'étaient les geckos qui produisaient le cri suivant : Cri Gecko) !
Et nous passons la dernière après midi de notre séjour à buller autour de la piscine d'un hôtel charmant, que connait Anne-Line, avec des gâteaux et des milk shakes....
Elle est pas belle la vie??
Oui je sais, je suis trop gourmande, ça me perdra!!
  
Bref, c'était bien cool de se retrouver au bout du monde... et on se promet de ne plus attendre 20 ans pour se revoir!!
Mais il nous faut quitter PP pour continuer notre voyage vers le sud du Cambodge. Direction, le bord de mer vers Kampot..

dimanche 27 mars 2011

Battambang

24 et 25 mars:nous passons deux superbes journées à Battambang, ville de province où subsistent de nombreux restes de la présence coloniale française ce qui donne indéniablement un charme particulier à cette ville (ou du moins y sommes nous sensibles!)


Les plus jolies maisons se trouvent sur le bord de la rivière:

Détail :


La borne kilométrique au soleil couchant (j'adore!)
Le pont colonial et son porche d'entrée:


Instantané pris du pont justement :
En dehors de cette ambiance coloniale, le grand intérêt de Battambang réside dans sa campagne environnante, très verte, ses petits villages autour ainsi que quelques temples.
Rompus désormais à la conduite du scooter, nous partons donc fièrement casqués (c'est toujours quelque chose!), direction le temple de Phnom Sampeou, perché en haut d'une colline, à une dizaine de kms et d'où nous découvrons une superbe vue sur la campagne environnante :

Il y a aussi des singes, assez hardis, avec lesquels les enfants sont totalement en confiance (voyez leur air!):
A l'entrée du temple, il y a un vieux moine affublé d'un nez en forme de trompe d'éléphant (une maladie surement)...je triche un peu en profitant d'Adélie qui remplit le cahier des donations pour prendre une photo (sinon j'aurai pas osé quand même!):

En redescendant du temple, nous nous arrêtons près d'un site d'exécution des Khmers Rouges : les victimes (vivantes) étaient jetés au fond d'une grotte par un trou que l'on peut encore voir:
Certains ossements retrouvés en bas ont été ensuite regroupés dans une chasse et un petit mémorial célèbre la mémoire des victimes.
Forcément, c'est un peu glauque et nous essayons d'expliquer les faits aux enfants du mieux possible sans trop verser dans l'horreur...
La suite de la promenade est plus bucolique. Nous prenons une jolie piste en latérite bordée de palmiers, cocotiers et autre végétation luxuriante:

Petite pause gâteau
La région de Battambang est connue pour être le grenier à riz du Cambodge, nous sommes donc au milieu des rizières lorsque je vois ceci sur le bord de la route:

Intrigués, nous nous arrêtons. Une dame en pyjama (tout est normal, je ne me formalise plus!), nous fait signe de rentrer voir
Il s'agit d'une "usine" d'ensachage de riz,très rétro, toute en bois :
Les sacs de riz sont ensuite chargés sur une charrette tirée par des zébus!
Encore une fois, nous sommes ravis d'avoir pu approcher ainsi la vie quotidienne des Cambodgiens qui nous étonnent par leur gentillesse, leur simplicité et leur sens du contact.
En fait, nous aimons de plus en plus ce pays...
Nous continuons notre équipée jusqu'au temple de Banan. Situé en haut d'une volée de marches incroyablement longue (avec toutes ces grimpettes de temples, on va tenir la forme en rentrant!!)
et dans un environnement complétement sécurisé:
  Le Cambodge tout le comme le Laos a été abondamment bombardé par les Américains pour couper l'approvisionnement Vietcong, puis les différents belligérants (reddition du dernier Khmer rouge en 1999) ont saupoudré tout le pays de mines. Ce n'est pas un pays où il faut trop s'écarter des sentiers battus...
Toujours est-il que ce temple est néanmoins absolument charmant, comme on les aime, nichés dans la nature et contemporain de certains temples visités à Angkor (je ne vous refais par le cours sur les Dervata et autres Prasats!)


Nous terminons l'après midi par une bonne séance de cours (eh oui il s'agit de ne pas relâcher la pression sur le sujet) et nous nous laissons convaincre par le gérant de l'hôtel, d'assister à un spectacle de cirque donné par une école de jeunes.
Il s'agit en fait d'une association ( leur site http://www.phareps.org/:) qui prend en charge des jeunes enfants défavorisés via une école classique mais surtout par l'enseignement des arts plastiques, de la musique et du cirque. Nous avions décidé d'y aller principalement pour amuser les enfants et finalement nous passons un excellent moment. Sur place, l'ambiance est bon enfant, nous discutons avec un volontaire français et Adélie et Calixte jouent au chat avec des petits enfants de l'association.
L'école de cirque est assez réputée. L'enseignement y dure 5 ans au terme desquels les meilleurs peuvent participer aux tournées en Europe et en Asie (une vraie chance pour ces jeunes et aussi une véritable source de revenus très importants).
Le spectacle auquel nous assistons est de bon niveau, amusant et enlevé. Les jeunes élèves ont entre 14 et 17 ans et sont plutôt doués!


Le lendemain, dernier jour à Battambang. Nous partons cette fois, vers le nord à Aek Phnom
Quelques scènes de rues en chemin :
Séchage, sur le bord de la route, des galettes de riz servant à la préparation des nems:
La dame nous en fait goûter une !
Un charmant petit pont de bois...
Le marchand de poteries fait le tour des villages:

Nous nous arrêtons un peu plus loin, car, toujours à l'affut de la moindre scène "typique", je viens de remarquer l'échoppe du coiffeur sur le bord de la route...Rien que le fauteuil  vaut la photo:
Sur ce, Edgar, qui n'a pas grand chose à risquer sur le sujet, décide de s'y faire couper les cheveux !
c'est la coupe moine !


Pour le traitement des déchets, c'est vite réglé:
Pendant ce temps là, nos deux cosmonautes se sont rapprochés d'une dame qui coupe des mangues et les fait bouillir dans un gros chaudron.
Elle propose aux enfants de participer (attention, vidéo assez longue, bien laisser tout charger avant de la lire). Remarquez qu'Adélie est toujours casquée!!



La mixture est ensuite séchée au soleil sous forme de galette
 
que la dame (gentille, adorable même) s'empresse de donner à goûter aux enfants (moi aussi j'en profite: c'est drôlement bon!)
Mais la coupe de Monsieur est terminée, il nous faut continuer notre chemin à travers maisons traditionnelles (murs en bois, toiture en tuiles), charrettes et meules de paille:




Nous arrivons enfin à Aek Phnom où un temple en partie en ruine est entouré d'un joli lac avec des petites gargotes restaurant. Nous en profitons pour prendre un jus de canne à sucre sous l'œil des petits Cambodgiens (je prends beaucoup les enfants car je les trouve particulièrement beaux!)


La joyeuse troupe teste la solidité de l'ouvrage d'art qui traverse le lac ...pendant que, courageusement, je prends des photos de la berge!

Une petite partie d'escalade dans le temple:

Et gros plan sur la partie basse mise à rude épreuve. Remarquez au passage la "réparation maison" des Crocs!
Sur le chemin du retour vers Battambang, nous nous arrêtons sur le site désaffecté d'une usine Pepsi. Celle ci s'est arrêtée du jour au lendemain en 1975 lors de la prise de pouvoir par les Khmers Rouges, laissant dans les stocks des milliers de bouteilles pleines, prêtes à être livrées...tout est resté en l'état, l'ambiance est intrigante...


Je profite de la cour bétonnée de l'usine pour tester le chargement à 3 du scooter. Ça marche! prochain défi : à 4 avec Edgar...
Nous concluons ces deux journées bien chargées par l'attraction la plus touristique du coin: "le Bamboo Train". Sur la voie de chemin de fer construite par les Français et qui relie le nord du pays jusqu'à Phnom Penh (soit plus de 500kms), les Cambodgiens ont développé un système ingénieux.
Rien de plus simple en effet que ces trains, composé d'une planche de bambou posée sur deux essieu, et d'un moteur (genre moteur de tondeuse)


Le stock d' essieux
Utilisé pour le transport d'hommes ou de marchandises sur de courtes distances

Un tronçon d'une dizaine de kms est exploitée de façon touristique pour quelques mois encore : la voie est en train d'être rénovée et les bamboo trains n'auront bientôt plus leur place...
Voyez comme on est content!
En tout cas, c'est rigolo, ça va un petit peu vite, ça saute car les rails ne sont pas bien droites ni super raccord...il y a des écureuils qui traversent la voie en courant...
Et le plus drôle, c'est quand un autre bamboo train arrive en face (il n'y a qu'une seule voie pour l'aller et le retour), que pensez vous qu'il se passe? Et bien, il y en a un qui démonte tout (ça se fait en 2mn c'est incroyable), qui laisse passer et qui repose son installation ensuite!
A la station terminus où nous restons quelques temps avant de faire demi tour, se trouve en contre bas,  une usine de briques. Un garçon d'une quinzaine d'année prélève des morceaux de glaise, sous une chaleur torride:
 


 glaise,destinée à être moulée et cuite dans les fours... Nous sommes médusés devant cette scène d'un quotidien particulièrement rude...
 

 Plus léger, des petites filles nous offrent des bracelets en herbes et essayent d'engager la conversation!
 
 L'une d'entre elles, se laisse photographier:
 
  Malgré la pauvreté ambiante de ce village, leur sourire et leur gentillesse sont communicatives.

Nous quittons Battambang pour Phnom Penh, la capitale, enchantés et de plus en plus conquis par le Cambodge!