dimanche 31 juillet 2011

Tokyo ou nos premiers pas au Japon...

Et bien voilà,je commence mon 100ème message sur ce blog (incroyable, je m'étonne moi même!), qui, d'ailleurs,coïncide avec notre arrivée au Japon.
Partis de Kuala Lumpur mardi 26 vers 14h, nous avons tout le loisir d'admirer un joli coucher de soleil en vol,
...avant d'arriver à l'aéroport de Tokyo vers 23h00, heure locale, soit avec plus d'une demi heure de retard sur l'horaire prévu, ce qui n'est pas fait pour nous arranger. Car il nous faut traverser toute la ville pour rejoindre l'hôtel réservé, que pour cela deux changements de métro/trains sont nécessaires et que certaines lignes s'arrêtent à minuit...Bref, ça va être serré et nous voulons éviter le taxi tokyoïte dont les tarifs démesurés ne sont pas en rapport avec nos moyens. Après avoir envisagé de dormir à l'aéroport, nous décidons de tenter le coup quand même...
Le temps de récupérer nos bagages (qui sortent les derniers bien sûr!), de passer la douane et autres formalités administratives, de sortir des yens au premier automate venu et nous arrivons au pas de course devant le plan des transports et les automates à ticket.Il est 23h50,tout est en japonais et nous avons, là, un gros moment de flottement. Faut dire que c'est quand même déconcertant:
Pourtant Edgar a bien passé plusieurs nuits a étudier le plan du métro de Tokyo (entre autre) mais malgré tout, nous ne saisissons toujours pas la logique (il y a plusieurs opérateurs différents, les lignes sont parfois interconnectées entre les opérateurs mais les tickets sont, eux, différents....). De plus le temps presse,il ne faut pas rater le dernier train sinon nous n'avons aucune chance de réussir nos correspondances! Heureusement un employé de la ligne nous aide à acheter nos tickets.
C'est parti pour la course contre la montre : nous prenons l'avant dernier train partant de l'aéroport, attrapons in extremis le dernier train au premier changement et arrivés au dernier changement, courant avec nos 20 kgs sur le dos, tirant deux enfants grincheux que l'on empêche de dormir (il est maintenant plus de minuit),nous nous retrouvons, malgré ces efforts, le bec dans l'eau,ratant la dernière correspondance...
Au moment où nous pensions devoir faire les derniers kms à pieds, un contrôleur nous indique une autre ligne pouvant nous emmener à destination.Ouf, nous arrivons à la station de métro finale à 1h du mat. 
Le quartier, résidentiel, un peu excentré au nord de Tokyo, est calme, voir même désert et le plan d’accès donné par l'hôtel est plus que succinct...quant au le plan de ville à la sortie du métro, il est totalement en schtroumpf, non orienté Nord/Sud ce qui contrarie nos habitudes de navigation à la boussole, et les quelques personnes croisées ne comprennent pas un traître mot d'anglais...
Bref, le cauchemar continue:les enfants sont à bout, pleurent debouts,prêts à s'endormir sur le trottoir, quand enfin, miracle, un jeune couple parlant anglais nous prend en charge et nous conduit jusqu'à la bonne route.
Il est 1h30 quand nous poussons la porte du Kangaroo hotel et que nous prenons possession de notre chambre...
Mais c'est la première bonne surprise : l'hôtel est moderne, hyper clean avec ce design japonais épuré caractéristique (béton ciré du sol au plafond). que personnellement j'aime beaucoup.
Tout est pensé ici pour optimiser l'espace (car ça n'est pas une légende:les chambres sont minuscules) tout en garantissant un maximum de confort. 
Voici les chambres alignées dans le couloir :
et voilà,notre chambre de 4 (deux lits en bas, deux en haut) pour les deux premières nuits. Vous voyez l'ensemble de la pièce, la photo étant prise de la porte...il y a à peine la place de mettre les sacs à dos entre le mur et les lits:
 
Les sanitaires, communs, sont à l'extérieur. Pour la dernière nuit, nous changerons de chambre et aurons deux chambres comme celle ci (en gros 1m50 x 3m):
Le lendemain matin, après une nuit réparatrice,nous faisons connaissance avec le propriétaire de l'hôtel, très sympa, qui montre à Calixte les animaux domestiques de son fils, d'énormes scarabées noirs:
Il leur donne à manger une espèce de confiture spéciale conditionnée dans des petits gobelets en plastique:c'est drôle!
Nous quittons l'hôtel en fin de matinée et commençons notre plongée dans Tokyo par le quartier de Shibuya
la célèbre statue d'Hachiko, chien fidèle qui, dans les années 1925, attendait chaque soir, à la gare, que son maitre, professeur, rentre du travail. Un jour pourtant il ne rentra pas, décédé sur son lieu de travail et la pauvre bête revint quotidiennement l'attendre pendant 10 ans...Le chien, devenu célèbre, fit la une des journaux au moment de sa mort et l'on fit édifier une statue à sa mémoire...
Alors que nous nous déambulons au milieu des centres commerciaux gigantesques, et d'une foule de japonais pressés, il nous prend l'envie de manger (normal il est 13h). Là encore, rien n'est simple puisque les petits restaurants populaires dans lesquels mangent les salariés, sont tous formatés sur le même système : une machine automatique à l'entrée dans laquelle on choisit et on paye son plat, avant d'entrer avec son ticket pour être servi...Mais comment choisir quand on est devant ça?

La petite serveuse vient à notre rescousse et nous commande nos plats (nous choisissons vaguement sur une photo entre nouilles ou riz, pour le reste c'est un peu la roulette russe!)
et voilà, nous nous intégrons aux mœurs locales!
Puis nous gagnons à pied le quartier de Harajuku, où se trouve la célèbre rue Takeshita, point de rendez vous de la jeunesse en mal de looks incroyables.

Ainsi le phénomène des "Cosplays" (collégiennes s'habillant en héroïnes de mangas, gothik girl ou baby doll) est il particulièrement vivace.Rivalisant de créativité et d'originalité, ces jeunes adolescentes  trouvent ici matière à alimenter leurs penderies ainsi qu'un véritable théâtre pour s'y montrer...
L'ensemble est particulièrement vivant et surprenant forcément!!
Jeune vendeuse attirant le challant:
exemple de tenues disponibles
Galerie de quelques looks remarquables:





...et finalement, le plus surprenant, c'est que même les chiens ont leur boutique sur Takeshita Dori. On peut les déguiser en poissons,
en pirate ou en cow boy par exemple:
A peine remis de cette agitation incroyable, à quelques centaines de mètres de là, changement radical de décor: nous entrons dans le parc de Yoyogi qui abrite l'un des plus beaux temples Shintoïste de Tokyo, le Meiji Jingu. L'immense portique d'entrée en cèdre:
Rituel de purification avant d'entrer dans le temple:
A l'entrée, les barils de Saké utilisés lors de l'inauguration du temple, construit en 1920 en l'honneur de l'empereur Meiji et de son épouse.
Zoom sur un lampion (faut avouer: les japonais sont forts en lampions !):

Le sanctuaire détruit par les raids américains de 1945 fut reconstruit à l'identique:
c'est un lieu de ferveur populaire très actif,
on peut y rédiger des "voeux" sur une petite plaquette en bois:
et également y acheter pleins d'amulettes aussi différentes que pour la réussite d'un examen, un business prospère ou encore un accouchement réussi:
C'est la fin de l'après midi, nous progressons, toujours à pieds, vers le nord et le quartier de Shinjuku où se trouvent nombre des gratte ciels de bureaux ainsi que le quartier chaud de Tokyo, le Kabuki-Cho.
La nuit est tombée, les enseignes lumineuses prennent le relai, offrant une toute autre ambiance:

Notre repas du soir approche et toujours pas moyen de trouver un restaurant bon marché avec un menu en anglais! Cette fois, nous testons la vitrine de plats en résine...
Puis nous montons en haut du Metropolitan Government Office, dont l'architecte aurait été inspiré dans sa réalisation par...Notre Dame de Paris (oui oui, c'est vrai qu'en y regardant bien):
De là haut, la vue est sensationnelle:
Sur le chemin du retour, nous croisons des petits groupes d'hommes sortant du bureau, tous avec le même "uniforme" ,pantalon noir, chemise blanche, ordinateur portable en bandoulière....
Le lendemain matin, jeudi 28, lever tôt pour la visite du marché au poisson. Nous accompagnons donc les travailleurs dans le métro, toujours habillés pareils...
certains, pas encore bien réveillés (c'est incroyable comme les japonais peuvent être nombreux à dormir dans le métro)
Le marché de Tsukiji est le plus grand marché aux poissons du monde : 50 000 personnes y travaillent ou y transitent par jour. C'est un incroyable va et vient de fenwicks, montés par des sortes de samouraïs enturbannés! Attention à ne pas se trouver sur leur chemin...
L'activité déployée est intense, rangement, mise en place des produits:
approvisionnement en glace (méga important!)
découpe en tout genre...
et de tous styles : plutôt tradi,
ou carrément plus stylé avec le sabre (le grand jeu quoi!):
Après, le poisson, il y en a de toutes les couleurs et pour tous les goûts, "portraits"choisis:

moules (radioactives) énormes !
oeufs de je ne sais quoi (enfin, c'est du poisson!)
vendeurs et clients s'activent,
la petite dame dans la guitoune encaisse,
...et la pause cigarette est bien méritée:
A une demi heure de marche du marché aux poissons, nous faisons le tour du magnifique jardin Hama Rikyu, où les massifs de fleurs tranchent avec les silhouettes des gratte ciels:
au centre du jardin, un joli bassin avec nous devant:
au centre, une maison de thé, charmante, toute en bois...c'est toujours si raffiné:
 
Nous y prenons un thé vert accompagné d'une petite friandise, le tout servi dans le style traditionnel:
Sur le moment, vu du dessus comme ça, le thé me fait penser à une décoction d'algues vertes bretonnes (pardon d'avance aux bretons qui me lisent!) :
Il y a une véritable procédure accompagnant le service afin que je ne fasse pas n'importe quoi en buvant mon thé, car l'ensemble est particulièrement complexe et ne s'invente pas! Jugez plutôt:
Bon, je me lance, toutes mes aptitudes intellectuelles mobilisées pour ne pas faire de faux pas...
Finalement, je m'en sors sans déshonneur et tient à préciser que le breuvage vert mousseux était à mon avis, bien plus proche de l'algue que du thé (quant à savoir s'il y a là, un débouché pour l'algue verte bretonne, je laisse les Bretons compétents l'étudier...).
Après cet intermède bucolique, nous quittons le jardin , direction la JAF (Japanese automobile Federation) pour une traduction de mon permis en japonais car bien sûr, nous avons des velléités de circulation (mais pas dans Tokyo maman , je te rassure..on voudrait juste aller faire un petit tour près de la centrale nucléaire voir comment ça se passe là bas...mais non je blague, bien sûr...).
Comme il faut attendre deux heures pour récupérer le document traduit, nous pique niquons dans un jardin publique, ayant au préalable acheté des bentos (sortes de plateaux repas complets tout prêts) dans une boulangerie de la rue.
Les enfants sont ravis de manger dans les jeux!
Comme dans la rue il est interdit de fumer (hé oui, mesdames messieurs les fumeurs, la loi est encore plus restrictives ici)
il est possible de fumer dans les jardins publics, ce que fait un monsieur à côté de nous, mais tout en prenant soin de ne pas mettre ses cendres par terre...
et pour cela, il a son petit cendrier portatif, élégant non? (ils m'épatent ces japonais...)
Le précieux document en poche, nous nous rendons dans Ginza, quartier du luxe et des grands magasins. 
Quand on marche dans Tokyo, impossible de ne pas remarquer sur les trottoirs, ces grands bandes jaunes en relief, destinés à guider les aveugles. A chaque changement de direction ou passages piétons, le motif incrusté dans le sol change...(vraiment trop fort)
Ginza, c'est un peu le délire mégalo des architectes au service des grandes marques de luxe...
et l'occasion d'admirer quelque uns des plus beaux immeubles d'architecture contemporaine:
à gauche, la cathédrale de verre, construite par Renzo Piano pour Hermès. La nuit, les carreaux de verre s'illuminent, c'est parait il, un enchantement!
A droite, l'immeuble Sony, galerie la plus visitée de Ginza, où le célèbre fabricant high tech présente ses dernières nouveautés dans un design intérieur remarquable:
Le thème du moment, la 3D, est illustrée grâce au monde sous marin. A l'exterieur devant le building, un énorme aquarium de poissons tropicaux annonce la couleur. A l'intérieur, projection de films en 3D sur la vie sous marine, test grandeur nature de caméra 3D:
...ou d'écran tactile 3D eux aussi (les enfants ont réussi en un temps éclair à s'accaparer deux écran de démonstration)
C'est vrai que les présentations sont étonnantes et nous ressortons de là amusés et impressionnés!
Dernière étape de la journée: le château impérial dans lequel vit encore l'empereur actuel.
Vue sur les abords des jardins du château,
avant d'apercevoir plus précisément les douves qui l'entourent:

et au loin, l’élégant palais, construit en 1590, détruit pendant la deuxième guerre mondiale et reconstruit ensuite. L’accès n'est pas autorisé, l'endroit étant habité !!!
mais c'est beau,même de loin:
Impossible de ne pas faire une photo de famille!
Vendredi 29 juillet, c'est notre dernière journée à Tokyo et nous avons décidé de faire un programme plus cool car les deux dernières journées intenses, ont fatigué les petites (et les grandes) jambes!
Nous quittons donc l'hôtel vers 10h et prenons le métro pour le musée EDO.C'est drôle mais aujourd'hui, il semble que se soit la journée Kimono on dirait:



Il pleut un peu et nous avons emprunté des parapluies à l'hôtel; parapluies que nous devons laisser dans la consigne à parapluies (logique...ils sont vraiment stupéfiants quand même!)

Visite du très beau musée consacrée à la période Edo (1600-1868), ère de prospérité et période faste de développement dans les arts et l'artisanat (du fait de sa fermeture à toute influence étrangère, le Japon a acquis pendant cette période, une identité très marquée qui perdure encore aujourd'hui).
Statue du Shogun Tokugawa Leyasu qui marqua le début de l'ère Edo en déplaçant la capitale de Kyoto à Edo (futur Tokyo) :

Nous sommes accompagnés par un guide japonais anglophone bénévole très sympathique (un retraité de l’hôtellerie qui donne un peu de son temps au musée) et qui prend plaisir à nous transmettre un peu de la culture de son pays.
Palanquins utilisés par les hauts dignitaires de l’époque (et les petits français d'aujourd'hui!) :

Edgar se prend pour l’un de ses porteurs qui vidangeait les lieux d’aisance de la ville et revendait leur "récolte" aux fermiers alentours en guise d’engrais (ça doit être son côté ingénieur en agriculture qui ressort!)

Le musée possède de nombreuses et admirables maquettes, reconstitution de scènes de la vie quotidienne. C’est pédagogique et amusant d’autant plus que des jumelles permettent d’observer en détail toutes les scénettes, ce dont d’Adélie et Calixte ne se privent pas!


Beaucoup de reconstitution aussi, grandeur nature tel ce théâtre Kabuki
A l’intérieur du théâtre, petit cours sur les instruments permettant la réalisation des bruitages lors des spectacles

La fin du musée présente aussi quelques pages de l’histoire récente.
Le début de l’ère Meiji (ouverture du Japon à l'occident en 1868), le quartier de Ginza fut une vitrine de la modernisation du pays.


 Ou cette spectaculaire photo de la ville après les bombardements américains de 1945, à la suite desquels la ville se retrouva quasiment rasée:
Après cette matinée culturelle très appréciée, nous décidons de découvrir le quartier autour de notre hôtel. Ce n’est pas un quartier très renommée de Tokyo mais il abrite le temple Sensoji où nous sommes surpris, une fois sur place, par la ferveur déployée…
Construit à l’origine en 1692, détruit et reconstruit après 1945, il a été totalement rénové l’année dernière.

Théâtre d’une ferveur populaire indéniable, il est visité systématiquement par les lutteurs Sumo avant chacun de leur combat et par les acteurs de Kabuki avant le démarrage de la saison théâtrale
Les grandes lanternes ont été offertes par le syndicat des Geishas :
Non, je ne fais pas encore partie de ce syndicat…
Pourtant, j’avoue qu’elle me plait bien cette lanterne (peut être un peu grande pour notre salon parisien…)
Sur les côtés du temple, des boites à oracles permettent de connaître son avenir. Il suffit juste de suivre les instructions :
C’est exactement ce que fait la dame ci-dessous : pof, pof, elle secoue la boite et tire un bâton avec un numéro dessus…
Puis elle prend le papier correspondant au numéro tiré et voilà, tout est marqué dessus !
A côté du Temple Senso-ji, une très jolie pagode à cinq étage, reconstruction d’après guerre également et l’une des plus haute du pays :
Le tout est entouré de jardins magnifiquement taillés et entretenus avec des statues de divinités parfois surprenantes comme celle-ci que l’on croirait coiffée d’une vraie toque de cuisinier…
Les loulous dans le jardin :
Petite ballade de retour dans le quartier. C'est sympa de voir comment vivent les "vrais" japonais dans les quartiers pas touristiques.
Nous sommes favorablement étonnés par le calme, la tranquillité et la propreté des rues:
L'utilisation du vélo s'est généralisé partout dans Tokyo et il y a finalement peu de circulation automobile.Beaucoup de livraison à domicile se font avec ce genre de petits vélos à trois roues:
Bon, c'est bien beau de faire du vélo mais il faut les garer (sans perdre trop de place) d'où l'ingéniosité japonaise encore à l'oeuvre:
et là encore, avec ce parking  sur 2 étages (et Edgar essayant de comprendre le maniement..):
Toujours ce sens du détail stupéfiant: ce vélo est orné de protections de poignets en dentelles, amusant, non? :
Toujours dans la rubrique "économisons les places de parking", le système automatique de garage vertical des véhicules :
Que de sujets d'étonnements dans ce pays! Au carrefour près de l'hôtel, je photographie cet énorme scooter et son conducteur qui prend la pose asiatique caractéristique en souriant:
Notre séjour de trois jours à Tokyo s'achève... trop vite, il y a encore des milliers de choses à voir et à faire....Ce pays nous semble incroyablement riche et surprenant à tous les niveaux et nous sommes emballés par nos premiers jours.
Nous prenons le bus de nuit à 23h pour une petite ville à l'ouest de Tokyo : Takayama.