Nara et Osaka : des daims aux Ninjas...

Vendredi 5 août : nous quittons la Bon Guest house de bon matin, notre hôte décidément très serviable nous proposant même de nous conduire à la station de train. C’est le genre de proposition qu’on ne refuse pas tant les déplacements à pieds avec les sacs tendent à devenir de plus en plus laborieux (est ce les sacs qui sont plus lourds ou nous qui sommes fatigués après 8 mois ?).

Bref, nous attrapons un express et arrivons 1h plus tard à Nara, où, après avoir enfermé (ou plutôt bourré avec force coup d’épaules) tous nos sacs dans une consigne, sous les yeux ébahis d’un fonctionnaire préposé à la surveillance des casiers, nous commençons notre petit tour de ville.

Nara fut une ancienne capitale nippone entre 710 et 784. Les bâtiments encore visibles témoignent de son importance à cette époque. Toutefois, les édifices majeurs sont tous regroupés dans et autour d’un vaste parc peuplés de daims ; C’est un signe caractéristique de Nara : l’omniprésence du daim, partout où vous posez le regard ! Nullement impressionnés par nous, les daims font du lèche vitrine ou se livrent à leur activité favorite : le harcèlement de touriste en vue de récupérer un quelconque aliment à se mettre sous la dent !

Edgar ayant jugé judicieux d’acheter des « crackers spécial daim » (oui c’est une fabrication exclusive pour eux !), le voilà vite bien entouré :

Et, lorsqu’il me refile deux crackers (évidement je n’y tenais pas du tout, loin de moi l’idée de réclamer !), la horde se jette sur moi…admirez l’effort fait pour les tenir à distance !

Malgré tout, cela ne suffira pas puisque l’une des bêtes croyant renifler l’odeur de nourriture, mord à pleines dents dans mon plan de ville !

Adélie n’est pas plus téméraire que sa mère alors que Calixte, impassible, observe le troupeau de près :

En chemin pour le grand temple de Nara, nous entrons dans le joli jardin de Yoshikien. Je suis toujours admirative devant le raffinement de ces espaces…c’est vraiment un art à part entière :

Enfin, le voici l’énorme temple de Todai-ji dont la silhouette immense se découpe dans le ciel bleu

Le bâtiment, tout en bois et datant de 750 est exceptionnel : c’est l’édifice en bois le plus grand du monde et c’est vrai que nous sommes impressionné par ses dimensions (57m de long sur 48m de haut)!

Nous déposons des bâtonnets d’encens à l’entrée

Et prenons le temps d’observer cette étrange statue en bois, un peu effrayante. C’est celle de Binzuru. Elle est dotée du pouvoir de guérir ceux qui la touche à l’endroit où ils ont mal. Edgar se lance (ça va, il a mal au genou et celui de la statue est facilement accessible !) 

L’intérieur du temple révèle une immense statue en bronze de Bouddha, la plus grande au monde. Elle est particulièrement belle :

Nous tentons donc quelques clichés souvenirs :

Un peu plus loin, un pilier en bois est doté d’un trou à sa base. La légende veut que celui qui réussit à y passer se verra promis un accès rapide au Nirvana. Pour les enfants, cela semble acquis…en revanche, pour nous rien n’est moins sûr !

Quelques centaines de mètres plus loin se trouve l’important temple Shinto de Nara : Kasuga Taisha. 

Fondé au 8^ème siècle, il est célèbre pour ses lanternes dont certaines remonteraient au 7^ème siècle. Celles–ci sont allumées deux fois par an lors de la fête des lanternes. 

Justement, le joli lampion à l’entrée (je dois avoir des tendances monomaniaques pour toujours photographier les mêmes sujets…)

La religion Shintoïste, la plus ancienne du Japon, est assez déroutante par ses rites, ses traditions, ses croyances, pour les occidentaux que nous sommes. Ainsi dans ce temple, les officiantes portent une curieuse branche d'hortensia au dessus de la tête.

Cela me surprend tellement (en même temps c’est plutôt joli) que je reprends une photo :

Et une profusion de lanternes de tous styles : en pierre,

Ou en métal :

Il y en aurait plus de 3000 suspendues partout dans le temple.

 Parfois même, allumées dans une salle obscure :

Impossible de résister à la tentation de faire une photo retardateur et même d’y poser avec le fameux Yata (le V typique avec les doigts que font systématiquement les asiatiques sur leurs photos). Wikipedia : origine du Yata

Nous quittons Nara en fin d’après midi pour rejoindre Osaka en train, à 1heure de là.

Nous prenons nos quartiers dans un petit hôtel qui possède le grand attrait d’avoir un Sento (bain public japonais typique) en ses murs.

Après avoir revêtu le Yakata (sorte de Kimono léger d’intérieur) fourni par l’hôtel, les filles s’y précipitent.

Adélie, qui s’est prise d’une soudaine passion pour les arts martiaux, ne peut résister à l’envie de nous faire une petite démonstration !

Je vous ai déjà expliqué ce qu’est un Sento dans mon post précédent mais cette fois, en plus, j’ai des photos (car, au début, nous n’étions que toutes les deux, alors j’ai dégainé mon arme fatale pour prendre ces images)

Voici donc Adélie devant le cœur du Sento : les douches assises 

et le grand bain chaud où l’on se prélasse (une fois lavés bien sûr)

 Le Sento de l’hôtel est petit et ne possède qu’un seul bain (dans celui de Kyoto où nous étions allés précédemment, il y avait plusieurs bains différents ainsi qu’un sauna) et un seul espace pour les hommes et les femmes. Comme il s’agit d’une pratique qui se fait dans le plus simple appareil, il y a des horaires pour ces messieurs et d’autres pour ces dames.

Alors que nous nous commençons nos ablutions, une japonaise d’un certain âge nous rejoint en nous saluant copieusement (ils sont très très polis…).

Adélie et moi l’observons à la dérobée, histoire de s’inspirer de ses manières et de s’intégrer ainsi parfaitement aux coutumes locales.

Les douches assises  se prennent donc sur un  tabouret en plastique, face à un miroir et sous le jet d’une douche que l’on peut aussi décrocher du mur pour la tenir à la main. Il y a aussi un robinet qui coule directement sur les pieds si on veut:

Cela fait déjà deux fois que la dame se savonne et se fait mousser le corps en entier et nous tentons d’imiter ce zèle qui nous laisse quand même perplexe… Voulant bien faire, je redouble moi aussi d’activité, ne voulant pas donner court à cette idée répandue ici que les européens seraient d'une hygiène douteuse. Mais, soudain, un geste malheureux ou je ne sais pas, un mouvement trop brusque et me voilà perdant l’équilibre en avant , tombant de mon tabouret dans un grand fracas. Le tabouret en question se retrouve projeté en arrière à l’autre bout de la pièce et moi assise sur mon arrière train .

 Enorme fou rire d’Adélie tandis que la dame me regarde affolée en poussant des petits cris. Je la rassure, rien de grave, tout va bien mais pour l’intégration, c’est raté !!

Nous abrégeons notre récurage (bon ça fait quand même 15mn que l’on frotte sans s’arrêter) et nous nous glissons dans le bain (très) chaud.

Dix minutes plus tard, nous en sortons, à moitié ébouillantées, alors que la dame est  toujours en cours de nettoyage (elle entame son deuxième massage de cheveux) :incroyable et incompréhensible! Le temps de nous rhabiller et nous la voyons enfin rentrer dans le bassin….

Une bonne nuit plus tard (le bain chaud ça délasse), nous sommes en pleine forme pour visiter Osaka.

Dans le métro, songeant à mes péripéties de la veille ??

Direction le centre ville, où les centres commerciaux sont toujours aussi délirants.

Adélie et Calixte se font un copain le temps d’une photo

De loin, j’avise un magasin qui me semble être un magasin de puériculture

…ni une, ni deux,dans un vieux réflexe de commerçante soucieuse de la concurrence, je m’approche de ce que je pense être des poussettes bébé :

…avant de me rendre compte qu’il s’agit de poussettes pour chiens et que je suis dans un magasin pour Milou et ses amis !!

Le rayon « gamelles pour chiens » me laisse songeuse (et je vous épargne celui des brosses à dents…

Petite séance shopping ensuite dans LA rue dédiée aux instruments de cuisine et matériels pour restaurateurs ;

 ...il y a bien aussi ces imitation de plats en résine (c’est tentant mais Edgar me ramène à la raison « que ferait on d’un truc pareil ? »…c’est vrai que ce n’est pas vraiment décoratif).

En revanche, il ne peut rien faire pour m’empêcher d’acheter un lampion

Un magnifique, beau lampion d'un mètre de haut ...et c’est ravi et plein d’entrain qu’il assiste à l’emballage de cette merveilleuse acquisition (j’avoue maintenant que le transport du lampion n’est pas de nature à faciliter nos déplacements):

En contrepartie, il est autorisé, avec les enfants, à choisir une petite enseigne en tissu :

Tout le monde est contant (ou presque…Edgar maugrée un peu à cause du carton avec le lampion dedans) et nous improvisons un pique nique en pleine ville avec les écrans TV en fond sonore

Le plein d’énergie étant fait,hop hop, nous filons voir le château d’Osaka. D’abords les douves :

….puis l’imposant bâtiment blanc qui date de 1583 (et reconstruit en 1931)

Là encore, série de photos un peu idiotes avec des mannequins en carton, mais amusantes :

Et granité au coca pour se rafraichir (il fait une chaleur étouffante, plus de 35° encore)

Nous terminons l’après midi par la grande roue d’Osaka.

Longtemps considérée comme la plus haute du monde avec ses 112m, elle a été détrônée il y a quelques années par celle de Londres, mais reste encore très impressionnante !

Calixte est ravi mais Adélie n’est pas du tout (mais alors pas du tout) rassurée

En haut, magnifique panorama sur le port d’Osaka et ses différents ponts :

Le lendemain, dimanche 7 août, nous avons prévu une journée à Iga, une des villes d’origine des célèbres Ninjas et où se trouvent un musée et des attractions sur ce thème.

Le site internet du lieu indique 1h30 de temps de trajet…nous mettons plus de 3heures ! Perdus entre les différents changements de train parfois dans des campagnes éloignées où plus un texte n’est en anglais, nous sommes ballotés à droite à gauche….

Mais finissons, à force de détermination, d’opiniâtreté et de chance, par arriver à la dernière ligne droite, comme en témoignent le look des trains stationnés dans la gare de notre dernière correspondance :

Edgar arbore son nouveau tee-shirt au logo explicite: "demain, je travaillerai dans la joie"...

Les enfants sont super motivés (heureusement) et Adélie consolide ses attitudes martiales dès l’arrivée à la gare finale :

Les Ninjas étaient des sortes de guerriers-espions freelance, à l'époque féodale. Ils louaient donc leurs services (espionnage, assassinat, vol de documents secrets etc...) aux seigneurs puissants qui en avaient besoin. Ils avaient développé un véritable art fondé sur l'esquive et la furtivité et étaient passé maître en divers technique de combat, déguisement, empoisonnement, divination...etc... un très complet article sur la passionnante histoire des Ninjas vous attend là : Ninja Wikipedia 

Nous assistons à une démonstration de l’art Ninja.

Le célèbre lancé d'étoiles:

des démonstrations de combats avec divers armes:

Nous passons ensuite à la visite d'une véritable maison de Ninja, truffée de passage secrets, cachettes et autre poste d'observation...l'idée étant de pouvoir échapper rapidement à toute attaque surprise.
Un petit panneau explicatif:

et une vidéo montrant une cachette ("watch box" sur le panneau au dessus):

Edgar découvrant un sabre dans le plancher (un vrai Ninja):

Les ninjas étaient réputées pour savoir marcher sur l'eau! Bon, il y avait bien un truc : les Mizugumo

dans l'arsenal des armes employées, ces griffes m'ont apparu intéressantes:

Voici un éventail de différentes étoiles de combat. Pour renforcer leur pouvoir néfaste, les pointes pouvaient être enduite de poison (hum, charmant!):

Après ces exposés fort pédagogiques, nos enfants passent à l'application des techniques étudiées en se lançant à l'attaque de leur père avec des armes fabriquée avec les moyens du bord. Griffe à base d'épines de pins:

souplesse et furtivité typiquement ninja:

Après cette séance Ninja unanimement appréciée, nous jetons un coup d'oeil sur le joli château d'Iga juste à côté:

Edgar en fier Samouraï!

Calixte pendant ce temps est à la chasse aux champignons pour le repas du soir (ils sont vraiment très bons!)

retour, toujours en train, mais cette fois nous ne mettons que 2 heures (un véritable progrès)

Pour terminer, une série de trains décorés façon Ninja-style !!

Ce soir, nous prenons un bus de nuit pour Hiroshima...