samedi 9 avril 2011

Vietnam, île de Phu Quoc (ou comment j'ai nagé parmi les glouilles...)


Mardi 5 avril : nous quittons à regret le Cambodge pour notre première étape au Vietnam : l’île de Phu Quoc. Celle-ci est en fait située au large des côtes cambodgiennes ce qui lui vaut d’être l’objet de rivalités territoriales entre les deux pays. C’est une île tropicale, aux plages de sable blanc et bordées de cocotiers, encore peu touristique mais en plein essor (construction en cours de routes et d’infrastructure hôtelières importantes)
Après avoir pris un bus jusqu’à la frontière vietnamienne (que nous passons sans encombre hormis un petit cadeau de 4$ aux douaniers vietnamiens), nous prenons ensuite un speed boat jusqu’à Phu Quoc (1h45 de traversée avec le karaoké saoulant d’une chanteuse vietnamienne et 3 sièges pour 4 puisque nous avons payé moitié prix pour les enfants…).
Installation dans des bungalows au bord de la plage (le proprio, 80 ans, français, marié à une Vietnamienne, est un personnage haut en couleur qui nous racontera, un peu chaque jour, sa vie et ses tribulations en Afrique, Australie et Asie ) et petite reconnaissance de l’environnement : nous sommes sur Long Beach, LA grande plage de Phu Quoc, à 1,5 km de Duong Dong, principale ville/village de l’île et port de pêche typique
 

Avec ses bateaux en bois colorés

 
 
ainsi que son phare et son bord de plage à la nuit tombante
Nous y découvrons la « pêche à la bassine » (pas Edgar qui avait déjà vu cette technique en Inde).
Le pêcheur est en effet installé dans une espèce de panier en osier flottant avec tout son matériel de pêche à l’intérieur et une pagaie en bois pour se déplacer…simple, peu onéreux et efficace !
 

Spéciale dédicace à Eugène/Pierre qui a toujours rêvé d’être marin-pêcheur (au lieu de bosser dans les RH !) : n’aurais tu pas fière allure dans ta bassine, à Penmarch, pendant que ta petite femme te ferait des Kouigns ???
Un petit tour au marché de Duong Dong où nous prenons la mesure de l’activité de la vie vietnamienne (on nous avait suffisamment prévenu : le Vietnam c’est très speed !!).Effectivement, nous avons peine à marcher dans les allées tant la circulation des scooters est dense et frénétique. 
 
C’est à celui qui passera le premier, quitte à forcer le passage et sans s’occuper le moins du monde des piétons…L’exercice est périlleux et nous ressentons ici une tension que l’on ne sentait pas du tout au Cambodge ou au Laos…
Quelques images du marché où de très beaux stands de légumes et de poissons sont tenus par des dames en chapeau traditionnel.
 

 
Ici, on mange du requin
Et des glouilles bien sûr  (admirez l’esthétique de la disposition des bestioles)
 
Il y a aussi quelques couturières en pleine rue, dont une que je surprend en flagrant délit de rêverie!
Profitant d'une accalmie dans le flot de la circulation,une pauvre petite vieille dame tente une traversée de l'allée centrale
Nous avons prévu de passer deux jours pleins à Phu Quoc (et trois nuits) et commençons notre première journée par une expédition en scooter dans le nord de l’île. 
L’objectif était de longer la côte afin de voir le littoral et de rejoindre le village de Ganh Dau au nord-Ouest. Munis de la carte de l’île et de notre boussole, nous tentons de nous orienter et nous retrouvons bien vite dans des chemins ensablés, sans aucune indication de direction avec des choix cornéliens tels que celui-ci  (dans ce genre de situation, j’ai tendance à prendre toujours à gauche, question de philosophie !).

Une jeune femme sortie d'on ne sait où, nous escorte et veut nous conduire quelque part mais comme on ne se comprend pas et que l’on ne veut pas devoir lui payer un quelconque service, on la laisse partir…finalement, après un rodéo dans le sable (on va être fin prêt pour l’Enduro du Touquet !), nous arrivons comme par miracle sur une plage quasi déserte :
 
 
Certes, il n’y a personne à l’horizon mais ces quelques vaches nonchalantes ainsi que la présence d'une "bassine", prouvent bien qu’il doit y avoir présence humaine à proximité :
 
 
D’après Edgar, nous devons être là (mais finalement pas du tout, nous nous en rendrons compte beaucoup plus tard ….)
En attendant, haro sur les cocotiers ! 
Il y a les petits singes...
 
Et les grands singes !
En ce qui me concerne, je préfère la version SOUS le cocotier que SUR le cocotier !!
Adélie nous fait quelques sauts :
 
Et ne peut s’empêcher d’aller inspecter une bassine de près
 

Après cette halte bien méritée, nous continuons la piste, croisons des cultures de latex ( on incise l’écorce de l’hévéa afin de recueillir la sève de l’arbre, qui fournira le latex, dans des petites coupelles rouges)
 
Et rejoignons une grande route que nous continuons pendant des kms et des kms avant de nous retrouver sur une piste en latérite que manifestement la DDE locale est en train de transformer en belle route goudronnée. Il y a des engins de chantier partout et quasiment plus de circulation…bizarre pour une route censée mener à un village assez important…
Quand tout à coup, l’aventure se termine brusquement : demi-tour, plus de route !!
 
Vous l’avez bien compris, une fois encore nous nous sommes totalement égarés (il faut dire que la carte n'est pas à jour et qu'il n'y a pas de panneaux) et n’allons pas du tout dans la bonne direction….nous avons perdu plus d’une heure, il fait chaud, la piste est cabossée, bref c’est assez pénible…seule anecdote amusante, alors que nous étions en train de rouler dans la poussière, une moto avec deux adultes me double et le passager arrière me tend quelque chose : ce sont des petits fruits oranges, ovales qui ressemblent à des kumquats et que nous goûtons à la première occasion :
 
C’est très bon et c’est surtout le geste généreux, purement gratuit qui nous a surpris et touchés.
Le contraste est grand lorsque nous finissons par nous arrêter dans un complexe hôtel/ restaurant chic, un peu paumé au milieu de nulle part, mais avec une vue extraordinaire :
 
Repas et détente dans un hamac pour certains
 
Photo pro- vietnamienne (j’ai dû négocier dur avec Calixte qui, en ce moment, rechigne à être sur les photos)
 
Avant de remonter sur nos engins et d’entamer le chemin du retour avec halte sur une autre plage déserte :

Je me tâte « j’y vais ou pas ? »
Finalement, non, la flemme de me mettre en maillot et pas envie d’être ensuite mouillée pour conduire…mais bon, j’ai quand même les pieds pleins de sable et je déteste devoir remettre des chaussettes par-dessus (Edgar le sait alors il me prend en photo pendant la session d’essuyage tatillon...et toute la famille se moque de moi...)
Phu Quoc est une île curieuse, encore hésitante entre deux styles de vie : d'une part, la plupart du territoire est quasi désert avec de longues plages de sable où vivent des pêcheurs, la plupart dans un habitat assez sommaire:
 
Ci dessous, à côté de la maison, un treuil manuel en bois, servant à remonter les bateaux sur la plage (pour réparation ou autre)
Quelques petits villages de pêcheurs  ici ou là :
Et d'autre part, une industrie du tourisme qui s'installe à quelques endroits très localisés et qui pour l'instant reste plutôt bien maitrisée (l'hébergement est essentiellement constitué de bungalows en bord de plage, quelques "resorts" plutôt haut de gamme mais intégrés dans le pays et pas du tout de grands hôtels à multiples étages...) mais comment cela va t-il se développer? 
Les Vietnamiens vont ils réussir à conserver le charme de cette île, eux qui veulent en faire le "Bali" de la région?
Il est sûr, que nous sommes surpris (et ravis) de trouver tant de magnifiques plages sans aucune structure touristique (ou très peu).
Ainsi, la merveilleuse plage de Sao, au sud de Phu Quoc, que nous découvrons le deuxième jour, est un enchantement:

Sable blanc, eaux turquoise, cocotiers..le rêve!
et pourtant, il n'y a que trois restaurants, genre paillotes-bungalows, sur 1km de plage. Nous marchons un peu avant de nous installer,
Calixte, comme à son habitude, observe la faune:
Et là, impossible de résister à l'appel de la mer : tous en maillots pour un bain mémorable...car nous remarquons des centaines et des centaines de petites choses transparentes échouées sur le sable ou nageant dans l'eau...on nous explique que c'est la saison des calamars, que c'est normal et absolument inoffensif (ça ne pique pas ni rien du tout). Il n'empêche, ça me gâche mon plaisir que de nager avec des glouilles: on marche dessus, on les frôle à chaque instant et je vois leurs petits yeux noirs qui me regardent! Beurk! 
Bref, j'arrive à peine à faire quelques brasses tandis que Calixte attrape les bêtes à pleine main:
En fait, ça ne gêne que moi, Edgar a à peine remarqué les glouilles et Adélie ressort même de l'eau avec un calamar sur l'épaule !
Mais je reconnais que cet endroit est particulièrement beau tout en laissant aux locaux le bain de glouilles...
Une fois le bain terminé, le repas avalé nous nous remettons en chemin afin de rentrer à l'hôtel. Petite halte au village de Ham Ninh, où nous tombons sur une assemblée d'hommes et de femmes tout en blanc, avec des costumes très curieux en train d'écouter une mélopée avec accompagnement de guitare.

J'ai un peu l'impression d'être au beau milieu d'une émission du Collaro Show, dans les années 80, à la rubrique, La vie des sectes ( "mais quel est le nom de cette secte bien étrange?"). Pourtant non, tout est normal parait il, il s'agit d'une cérémonie d'enterrement.
Nous nous éloignons et nous installons tranquillement sur la plage pour manger quelques fruits...enfin, presque tranquillement, car nous sommes vites repérés:
ou plutôt, nos enfants sont l'objet de toutes les attentions et tout est fait pour les inciter à venir jouer dans l'eau (du port) avec eux . Il est sûr que les vietnamiens ne font pas de chichi et se baignent tout habillés...
Finalement, une bonne dizaine d'enfants se retrouve là, s'amusant de me voir les prendre en photo et prenant malicieusement la pose (vous remarquerez le fameux V asian style) , pourvu que je leur montre le résultat!!



Ainsi s'achève notre première prise de contact, plutôt réussie, avec le Vietnam. Il est vrai que nous avons un peu changé nos plans, suite aux nombreux avis de voyageurs rencontrés ces derniers mois et avons décidé de réduire notre séjour à 2 semaines et d'éviter au maximum les villes. Ainsi, après Phu Quoc, direction le delta du Mékong puis Saigon, de là, vol pour Hanoi (où nous retrouverons Carole et Gilles le 12 avril). Ensuite la Baie d'Halong et départ le 19 pour la Birmanie...

3 commentaires:

  1. @Bernadette: ça serait pas mieux une des photos de plage comme fond d'écran, plutôt que les blattes grillées???

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  2. Lucile vous êtes injuste pour les calamars qui sont délicieux en beignets, que vous refusiez de nager avec les calmars géants (jusqu'à 10 metres) se comprendrait, mais ceux là semblent très discrets!! Merci pour vos commentaires toujours très appréciés. Affection Michel

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  3. Famille Galopin (enfin, la mère)9 avril 2011 à 15:31

    Il faut bien le dire : je suis d'accord pour la bassine !!! Et au diable, les bateaux, trop chics, trop beaux, et les polos Lancel....

    Sinon, au regard des photos, je pense que là, c'est le paradis. Comment peut-il y avoir autant de monde en ville et si peu sur la plage ?...
    Heureusement que vous êtes là !!!

    Bises

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