3 jours en Baie d'Halong (la vraie!)

Et bien nous y voilà. Samedi 16 avril, nous partons pour trois jours dans la fameuse Baie d’Halong, lieu incontournable par excellence. Ne pas y aller, c’eut été comme visiter Paris sans aller à la Tour Eiffel…impensable !

C’est rien de dire aussi que je me suis mise une pression d’enfer (toute seule, je suis spécialiste !) car c’est pour moi l’étape absolue, à ne pas rater…un peu comme si toute la réussite de notre voyage de 8 mois résidait dans ces 3 jours…

Et ça commence mal : il pleut sur Hanoï, au petit matin. Le genre de bruine persistante avec un ciel blanc complètement bouché qui me fait penser à une journée de Toussaint en Picardie. Deux jours auparavant, après avoir fait le tour des agences, nous avons réservé un package de 2 nuits/3 jours (avec 1 nuit à bord d’une jonque dans la baie et une autre sur une île). C’est un tour classique, pas cher (38$/personne tout inclus) et ultra rodé.Il y avait bien sûr l’option jonque de luxe à 100$ par personne que nous n’avons pas retenue (l’itinéraire est le même nous avait précisé la dame de l’agence, seuls changent la qualité des prestations nourriture/logement).

Bref, alors que le mini bus vient nous chercher à l’hôtel et que nous nous retrouvons avec une bande de 6 jeunes anglais « typiques », je commence à douter de la pertinence de notre choix. En effet, ceux-ci ne nous épargnent aucune de leurs réflexions, enrichissant notre vocabulaire de jurons anglais et passant les 3 heures de voyages à se goinfrer de Springles et de Sprite tout en ayant pris en charge la sonorisation du mini bus (bon ça va, moi j’aime bien Lady Gaga mais Edgar aurait préféré Chopin…qui manifestement ne faisait pas partie de la Playlist !!). Les autres occupants (Une Israélienne, deux Danoises, un Australien et un Philippin) se sont eux aussi prudemment mis en retrait. Quant à moi, devant ce spectacle, je rumine ma mauvaise humeur et nous prédit une Baie d’Halong désastreuse. Edgar me fait remarquer (pour me remonter le moral ?) que finalement si on doit ne rien voir pour cause de mauvais temps, autant se réjouir de ne pas avoir payé le prix fort et d’avoir pris la version éco…certes, c’est une façon de voir !

Lorsque nous arrivons au port d’embarquement, le temps ne s’est toujours pas amélioré et l’on n’y voit pas grand-chose à l’horizon.

 Mais heureuse surprise, la jonque n’est pas un taudis flottant (j’avais eu le temps de m’imaginer le pire au cours du trajet), c’est même plutôt sympa:

 Nous ne sommes que 15 occupants et, certes,notre cabine dite familiale ne comporte que 2 lits mais elle est agréable

Le repas que l’on nous sert dans le carré (c'est là dire la salle à manger pour les puristes, ceux qui font de la voile comprendront!) est bon et copieux

Nous voila donc parti:

 Les enfants font une petite reconnaissance des lieux : la cabine de pilotage avec son capitaine, très décontracté

La figure de proue

 Nous nous arrêtons pour visiter deux grottes dont une assez joliment illuminée et dans laquelle notre jeune guide s’évertue à nous faire deviner ce que représentent les formations géologiques…nos anglais s’en donnent à cœur joie! C’est un vrai test de Rorschach grandeur nature...

  (pour ceux qui auraient oublié leurs cours de psycho : Test_de_Rorschach )
L’Israélienne, outrée (c’est vrai que ça ne vole pas haut) nous lance un « but, it’s disgusting »…

Nous reprenons le bateau pour évoluer au sein de la baie qui peu à peu se découvre et nous commençons à apprécier la beauté de ce lieu, même si ça n’est pas encore le franc soleil

 Je reprends espoir en la vie !

 D’autant plus que nous avons découvert, avec délice, le pont supérieur qui permet d’avoir une vision panoramique 

Nous arrivons en vue d’un village flottant

 Les gestes du quotidien pour ces pêcheurs mais dans un sublime décor

Bateau en béton (encore un !)

 Le capitaine en position « birdy » 

 Les femmes viennent vendre des fruits et des boissons aux jonques de touristes. On a un peu l’impression d’être dans un reportage pour Thalassa...

 Un petit détour, le temps pour notre cuistot d’aller acheter un poisson au vivier flottant (le pêcheur assomme la bête après l’avoir sorti avec une épuisette)

 Ça c'est sûr, le poisson est frais!!

En attendant le repas du soir, petite partie de Puissance 4 pour les garçons (Calixte ou la rage de vaincre)

 Farniente sur le pont pour moi

 Essayant de ne pas perdre une miette du spectacle,jusqu’à ce que la nuit tombe...

Après le dîner, alors qu'Edgar et les enfants ont réintégré la cabine, je m'installe sur le pont afin de rédiger ces quelques lignes...A l'intérieur du carré, c'est la fête! Les danoises et le Philippin ont rejoint le groupe des Anglais et se sont tous lancés dans une partie de cartes, largement arrosée de bière...D'après ce que je peux voir (et comprendre) de mon poste d'observation, le perdant de chaque partie est marqué de tâches de rouge à lèvres ...le tout avec force cris et jurons ainsi que le fond sonore qui va avec...Pas sûr du tout que nous passions une nuit reposante!

D'ailleurs, lorsque je rejoins ma cabine vers 23h, l'ambiance est survoltée : la joyeuse troupe est en train d'essayer les gilets de sauvetage de la jonque... En bas, bien sûr, Edgar ne dort pas et je lui raconte les derniers potins. Nous essayons pendant un bon moment de nous endormir tandis qu'en arrière plan, nous les entendons souffler dans les sifflets des gilets de sauvetage...On finit par s'endormir et je ne sais pas à quelle heure ils se sont couchés ni dans quel état, mais toujours est il qu'il n'y a pas grand monde debout le lendemain à 6h30 pour la sortie kayak (l'Israélienne, l'Australien et nous 4)!!!

Nos deux pingouins 

 La brume est toujours bien présente mais c'est beau quand même et ajoute un petit côté mystérieux à la scène.

Nous râlons un peu après le guide qui cherche à réduire le temps de kayak (20 mn au lieu d'1h, car nous sommes en retard sur le planning du jour) et faisons un bon tour 

dans le village flottant qui entoure la base kayak

ainsi qu'autour des rochers et des jonques:

 

 Peu de bruit, quasi personne, l'impression d'avoir la Baie à nous : c'est vraiment extra et nous profitons grandement de cette sortie qui marque aussi l'événement de ce 17 avril : les 6 ans de Calixte.

Edgar se lance dans l'auto-portrait

 Retour sur la jonque sous les remarques désagréables et l'air furibond du guide qui ne digère pas que l'on ne se soit pas plié à ses exigences.

Quant à l'autre kayak, mené par notre Israélienne (officier fraichement sortie de deux ans d'armée nous a t-elle expliqué) et notre Australien sympa, et bien le kayak a tout bonnement disparu!! Aucune trace à l'horizon et après avoir attendu plus d'une heure, le guide (Il est furieux!) se lance à leur recherche, en kayak lui aussi.  Sans succès...il faut bien admettre maintenant que nos kayakistes se sont bel et bien perdus.

Pendant ce temps là, les anglais ont peu à peu émergés et sont dans un triste état, cuvant leurs excès, errant sur la jonque à la recherche, l'un d'une chaussure, l'autre d'un I-Pod perdus lors de la soirée... Le guide est, lui,au bord de l'implosion....l'ambiance est électrique et nous, même si nous sommes un peu inquiets pour nos camarades kayakistes, ne pouvons nous empêcher de rire de la situation : finalement, qui a dit qu'il ne se passait pas grand chose et qu'il y avait peu d'anecdotes à raconter dans les voyages organisés?...ben, moi je crois bien(dans le post précédent) !

On se fait une photo au retardateur pour décompresser un peu!

Le guide nous annonce alors que l'on ne peut attendre plus longtemps et que la jonque doit continuer sa route. Il va donc nous quitter pour rester à la base de kayak en attendant que les disparus réapparaissent. La jonque repart donc, destination l'île de Cat Ba où nous devons passer le reste de la journée et la nuit suivante. Et là, miracle, nous tombons sur nos kayakistes, épuisés et totalement perdus....Tout est bien qui finit bien mais comme me le fait remarquer Edgar discrètement : "l'armée israélienne n'est plus ce qu'elle était !"

Nous débarquons sur l'île de Cat Ba où nous déjeunons et fêtons l'anniversaire de notre Calixtou:

 Nous passerons toute l'après midi à nous promener le long de la mer, admirant les bateaux de pêche et l'activité du port

Le lendemain matin, miracle, un grand soleil s'est installé. Nous nous postons donc sur le pont supérieur de la Jonque pour profiter pleinement de la croisière de retour, non sans avoir pris les précautions d'usage en terme de protection solaire:

Que c'est beau tout de même! Cette Baie d'Halong est une splendeur quel que soit le temps finalement. Et croyez moi, les photos ne rendent pas vraiment hommage à toute la grandeur du site...

 Mais le soleil aura été de courte durée, bizarrement, le voile de brume se répand à nouveau mais qu'importe, nous sommes déjà comblés par tout ce que nous avons vu en deux jours. Toutes les jonques rentrent docilement au port:

L'excursion touche à sa fin. Arrivés sur le port d'Halong, un bus nous emmène déjeuner dans un restaurant et nous repartons ensuite pour 3h30 de route vers Hanoi. Et c'est là que subitement, alors que nous roulons depuis plus d'une demi heure, je me rends compte qu'il nous manque l'un de nos petits sacs à dos. Vérification faite, ce n'est pas celui contenant  les passeports et l'ordi (on en connait qui ont laissé leur ordinateur dans un taxi...) mais celui dans lequel se trouve les tablettes électroniques (IPad et Cie), ma carte CB, ma carte d'identité et surtout surtout, horreur, tout notre argent liquide (en prévision de la Birmanie où il n'y a pas de distributeur d'argent, nous avons sorti beaucoup de dollars) soit l'équivalent de 3000 euros...

Impossible de me dérober, Mea Culpa, c'est bien moi qui laissé le sac sur le trottoir, là où nous attendions le bus...cela fait maintenant au moins 3/4heure qu'il est là bas, avec l'équivalent d'un an et demi de salaire moyen d'un vietnamien à l'intérieur...on est effondré et expliquons la situation (sans faire trop de pub sur la quantité de liquide) au nouveau guide qui se trouve être beaucoup plus sympa que l'ancien (resté au kayak!). Il téléphone donc au resto, demandant que quelqu'un aille voir si le sac est toujours dans la rue, mais il y a peu de chance nous dit-il en raccrochant. Et pourtant, incroyable, le sac est retrouvé! Quand nous demandons à ce que le contenu soit vérifié et que sur place les interlocuteurs découvrent la somme, le guide change de couleur au téléphone et nous incite à aller récupérer le sac de suite. Difficile de prendre le risque de le faire rapatrier par un autre bus de l'agence touristique. Il propose donc d'accompagner Edgar en sens inverse en prenant un bus local tandis que je continue avec les enfants jusqu'à Hanoi.

Edgar rentrera donc tard dans la soirée, mais avec le sac et non sans avoir généreusement récompensé le restaurateur et le guide pour leur honnêteté et leur gentillesse.

Voilà c'était nos aventures en Baie d'Halong qui closent notre séjour au Vietnam, pays difficile à apprécier tant ses habitants sont le plus souvent peu aimables et vénaux envers les touristes. Nous aurions aimé (mais le temps nous a manqué) sortir des routes touristiques afin de découvrir le Vietnam plus authentique,et, du peu d'expérience que nous en avons eu, beaucoup plus agréable.

Prochaine étape Bangkok, dimanche 19 avril, où un empêchement de dernière minute nous oblige à intervertir la Birmanie et le sud de la Thaïlande. Mais je vous expliquerai tout cela plus tard....