Mardi 5 avril : nous
quittons à regret le Cambodge pour notre première étape au Vietnam : l’île
de Phu Quoc. Celle-ci est en fait située au large des côtes cambodgiennes ce
qui lui vaut d’être l’objet de rivalités territoriales entre les deux pays.
C’est une île tropicale, aux plages de sable blanc et bordées de cocotiers,
encore peu touristique mais en plein essor (construction en cours de routes et
d’infrastructure hôtelières importantes)
Après avoir pris un bus
jusqu’à la frontière vietnamienne (que nous passons sans encombre hormis un petit cadeau de 4$ aux douaniers vietnamiens), nous
prenons ensuite un speed boat jusqu’à Phu Quoc (1h45 de traversée avec le
karaoké saoulant d’une chanteuse vietnamienne et 3 sièges pour 4 puisque nous
avons payé moitié prix pour les enfants…).
Installation dans des bungalows
au bord de la plage (le proprio, 80 ans, français, marié à une Vietnamienne,
est un personnage haut en couleur qui nous racontera, un peu chaque jour, sa
vie et ses tribulations en Afrique, Australie et Asie ) et petite
reconnaissance de l’environnement : nous sommes sur Long Beach, LA grande
plage de Phu Quoc, à 1,5 km
de Duong Dong, principale ville/village de l’île et port de
pêche typique
Avec ses bateaux en bois
colorés
ainsi que son phare et son bord
de plage à la nuit tombante
Nous y découvrons la
« pêche à la bassine » (pas Edgar qui avait déjà vu cette technique
en Inde).
Le pêcheur est en effet
installé dans une espèce de panier en osier flottant avec tout son matériel de
pêche à l’intérieur et une pagaie en bois pour se déplacer…simple, peu onéreux
et efficace !
Spéciale dédicace à Eugène/Pierre
qui a toujours rêvé d’être marin-pêcheur (au lieu de bosser dans les
RH !) : n’aurais tu pas fière allure dans ta bassine, à Penmarch,
pendant que ta petite femme te ferait des Kouigns ???
Un petit tour au marché de
Duong Dong où nous prenons la mesure de l’activité de la vie vietnamienne (on
nous avait suffisamment prévenu : le Vietnam c’est très speed !!).Effectivement, nous avons peine à marcher dans les allées tant
la circulation des scooters est dense et frénétique.
C’est à celui qui passera le
premier, quitte à forcer le passage et sans s’occuper le moins du monde des
piétons…L’exercice est périlleux et nous ressentons ici une tension que l’on ne
sentait pas du tout au Cambodge ou au Laos…
Quelques images du marché où
de très beaux stands de légumes et de poissons sont tenus par des dames en
chapeau traditionnel.
Ici, on mange du requin
Et des glouilles bien
sûr (admirez l’esthétique de la
disposition des bestioles)
Il y a aussi quelques couturières en pleine rue, dont une que je surprend en flagrant délit de rêverie!
Profitant d'une accalmie dans le flot de la circulation,une pauvre petite vieille dame tente une traversée de l'allée centrale
Nous avons prévu de passer
deux jours pleins à Phu Quoc (et trois nuits) et commençons notre première
journée par une expédition en scooter dans le nord de l’île.
L’objectif était de longer la côte afin de voir le
littoral et de rejoindre le village de Ganh Dau au nord-Ouest. Munis de la
carte de l’île et de notre boussole, nous tentons de nous orienter et nous
retrouvons bien vite dans des chemins ensablés, sans aucune indication de
direction avec des choix cornéliens tels que celui-ci (dans ce genre de situation, j’ai tendance à
prendre toujours à gauche, question de philosophie !).
Une jeune femme sortie d'on ne sait où, nous escorte et veut nous conduire quelque part mais comme on ne se
comprend pas et que l’on ne veut pas devoir lui payer un quelconque service, on
la laisse partir…finalement, après un rodéo dans le sable (on va être fin prêt
pour l’Enduro du Touquet !), nous arrivons comme par miracle sur une plage
quasi déserte :
Certes, il n’y a personne à
l’horizon mais ces quelques vaches nonchalantes ainsi que la présence d'une "bassine", prouvent bien qu’il doit y
avoir présence humaine à proximité :
D’après Edgar, nous devons
être là (mais finalement pas du tout, nous nous en rendrons compte beaucoup
plus tard ….)
En attendant, haro sur les
cocotiers !
Il y a les petits singes...
Et les grands singes !
En ce qui me concerne, je
préfère la version SOUS
le cocotier que SUR le cocotier !!
Adélie nous fait quelques
sauts :
Et ne peut s’empêcher
d’aller inspecter une bassine de près
Après cette halte bien
méritée, nous continuons la piste, croisons des cultures de latex ( on incise
l’écorce de l’hévéa afin de recueillir la sève de l’arbre, qui fournira le
latex, dans des petites coupelles rouges)
Et rejoignons une grande
route que nous continuons pendant des kms et des kms avant de nous retrouver
sur une piste en latérite que manifestement la DDE locale est en train de
transformer en belle route goudronnée. Il y a des engins de chantier partout et
quasiment plus de circulation…bizarre pour une route censée mener à un village
assez important…
Quand tout à coup,
l’aventure se termine brusquement : demi-tour, plus de route !!
Vous l’avez bien compris,
une fois encore nous nous sommes totalement égarés (il faut dire que la carte n'est pas à jour et qu'il n'y a pas de panneaux) et n’allons pas du tout dans
la bonne direction….nous avons perdu plus d’une heure, il fait chaud, la piste
est cabossée, bref c’est assez pénible…seule anecdote amusante, alors que nous
étions en train de rouler dans la poussière, une moto avec deux adultes me
double et le passager arrière me tend quelque chose : ce sont des petits
fruits oranges, ovales qui ressemblent à des kumquats et que nous goûtons à la
première occasion :
C’est très bon et c’est
surtout le geste généreux, purement gratuit qui nous a surpris et touchés.
Le contraste est grand
lorsque nous finissons par nous arrêter dans un complexe hôtel/ restaurant chic,
un peu paumé au milieu de nulle part, mais avec une vue extraordinaire :
Repas et détente dans un
hamac pour certains
Photo pro- vietnamienne
(j’ai dû négocier dur avec Calixte qui, en ce moment, rechigne à être sur les
photos)
Avant de remonter sur nos engins
et d’entamer le chemin du retour avec halte sur une autre plage déserte :
Je me tâte « j’y vais
ou pas ? »
Finalement, non, la flemme de me mettre en maillot
et pas envie d’être ensuite mouillée pour conduire…mais bon, j’ai quand même
les pieds pleins de sable et je déteste devoir remettre des chaussettes
par-dessus (Edgar le sait alors il me prend en photo pendant la session
d’essuyage tatillon...et toute la famille se moque de moi...)
Phu Quoc est une île curieuse, encore hésitante entre deux styles de vie : d'une part, la plupart du territoire est quasi désert avec de longues plages de sable où vivent des pêcheurs, la plupart dans un habitat assez sommaire:
Ci dessous, à côté de la maison, un treuil manuel en bois, servant à remonter les bateaux sur la plage (pour réparation ou autre)
Quelques petits villages de pêcheurs ici ou là :
Et d'autre part, une industrie du tourisme qui s'installe à quelques endroits très localisés et qui pour l'instant reste plutôt bien maitrisée (l'hébergement est essentiellement constitué de bungalows en bord de plage, quelques "resorts" plutôt haut de gamme mais intégrés dans le pays et pas du tout de grands hôtels à multiples étages...) mais comment cela va t-il se développer?
Les Vietnamiens vont ils réussir à conserver le charme de cette île, eux qui veulent en faire le "Bali" de la région?
Il est sûr, que nous sommes surpris (et ravis) de trouver tant de magnifiques plages sans aucune structure touristique (ou très peu).
Ainsi, la merveilleuse plage de Sao, au sud de Phu Quoc, que nous découvrons le deuxième jour, est un enchantement:
Sable blanc, eaux turquoise, cocotiers..le rêve!
et pourtant, il n'y a que trois restaurants, genre paillotes-bungalows, sur 1km de plage. Nous marchons un peu avant de nous installer,
Calixte, comme à son habitude, observe la faune:
Et là, impossible de résister à l'appel de la mer : tous en maillots pour un bain mémorable...car nous remarquons des centaines et des centaines de petites choses transparentes échouées sur le sable ou nageant dans l'eau...on nous explique que c'est la saison des calamars, que c'est normal et absolument inoffensif (ça ne pique pas ni rien du tout). Il n'empêche, ça me gâche mon plaisir que de nager avec des glouilles: on marche dessus, on les frôle à chaque instant et je vois leurs petits yeux noirs qui me regardent! Beurk!
Bref, j'arrive à peine à faire quelques brasses tandis que Calixte attrape les bêtes à pleine main:
En fait, ça ne gêne que moi, Edgar a à peine remarqué les glouilles et Adélie ressort même de l'eau avec un calamar sur l'épaule !
Mais je reconnais que cet endroit est particulièrement beau tout en laissant aux locaux le bain de glouilles...
Une fois le bain terminé, le repas avalé nous nous remettons en chemin afin de rentrer à l'hôtel. Petite halte au village de Ham Ninh, où nous tombons sur une assemblée d'hommes et de femmes tout en blanc, avec des costumes très curieux en train d'écouter une mélopée avec accompagnement de guitare.
J'ai un peu l'impression d'être au beau milieu d'une émission du Collaro Show, dans les années 80, à la rubrique, La vie des sectes ( "mais quel est le nom de cette secte bien étrange?"). Pourtant non, tout est normal parait il, il s'agit d'une cérémonie d'enterrement.
Nous nous éloignons et nous installons tranquillement sur la plage pour manger quelques fruits...enfin, presque tranquillement, car nous sommes vites repérés:
ou plutôt, nos enfants sont l'objet de toutes les attentions et tout est fait pour les inciter à venir jouer dans l'eau (du port) avec eux . Il est sûr que les vietnamiens ne font pas de chichi et se baignent tout habillés...
Finalement, une bonne dizaine d'enfants se retrouve là, s'amusant de me voir les prendre en photo et prenant malicieusement la pose (vous remarquerez le fameux V asian style) , pourvu que je leur montre le résultat!!
Ainsi s'achève notre première prise de contact, plutôt réussie, avec le Vietnam. Il est vrai que nous avons un peu changé nos plans, suite aux nombreux avis de voyageurs rencontrés ces derniers mois et avons décidé de réduire notre séjour à 2 semaines et d'éviter au maximum les villes. Ainsi, après Phu Quoc, direction le delta du Mékong puis Saigon, de là, vol pour Hanoi (où nous retrouverons Carole et Gilles le 12 avril). Ensuite la Baie d'Halong et départ le 19 pour la Birmanie...
@Bernadette: ça serait pas mieux une des photos de plage comme fond d'écran, plutôt que les blattes grillées???
RépondreSupprimerLucile vous êtes injuste pour les calamars qui sont délicieux en beignets, que vous refusiez de nager avec les calmars géants (jusqu'à 10 metres) se comprendrait, mais ceux là semblent très discrets!! Merci pour vos commentaires toujours très appréciés. Affection Michel
RépondreSupprimerIl faut bien le dire : je suis d'accord pour la bassine !!! Et au diable, les bateaux, trop chics, trop beaux, et les polos Lancel....
RépondreSupprimerSinon, au regard des photos, je pense que là, c'est le paradis. Comment peut-il y avoir autant de monde en ville et si peu sur la plage ?...
Heureusement que vous êtes là !!!
Bises