Nous avons prévu de quitter le Delta du Mékong pour Ho Chi Minh Ville, le dimanche 10 avril.
Il y n’y a que 130 kms entre
Vinh Long et Saigon et le trajet en bus ne doit pas poser de problème
particulier….nous allons donc, la veille du départ, à la station de bus toute
proche de notre hôtel afin de prendre les billets. Après avoir vérifié les
heures de départ avec la dame du guichet, nous nous faisons confirmer le prix,
pour la forme, bien qu’un panneau indiquant clairement 70 000 duong soit
accroché à côté. Sur ce, la gentille dame nous fait son plus beau sourire en
nous annonçant : 90 000 D !!! Stupeur, surprise, grande
gesticulation de notre part lui montrant le panneau officiel…rien, n’y fait
elle veut ses 20 000 D de bakchich par billet !!! Incroyable !
Nous repartons, furieux, sans avoir rien acheté et après avoir essayé de bien
lui faire comprendre tout le bien que l’on pense de son attitude…Nous nous
rabattons sur le service réservation de l’hôtel avec un départ pour 8h du
matin.
Dans cet hôtel, d’ailleurs, il y a, dans l’entrée, un antique coffre fort, vestige de la présence française :
Dans cet hôtel, d’ailleurs, il y a, dans l’entrée, un antique coffre fort, vestige de la présence française :
Et lorsqu’on y regarde de
plus près :
Hé oui, une preuve du savoir faire picard! Je ne suis pas peu fière...
Le lendemain, nous sommes
fin prêts à l’heure dite mais finalement,- non, pas de bus à 8h nous explique la
tenancière mais ça sera à 9h…et c’est finalement un mini-van qui vient à 9h et nous emmène à une station
de bus en dehors de la ville où nous découvrons que nous n’avons que 2 places
de réservées dans le prochain bus pour Saigon…c’est simple, soit nous passons les 3
heures de route avec un enfant sur les genoux, soit nous attendons le bus
suivant dans 1h…comme je n’ai aucune envie de voyager avec plus de 20kg
s’agitant et m’écrasant les jambes, j’insiste pour la deuxième solution…Edgar fulmine (il
déteste attendre !) mais nous arrivons finalement sans encombre à Saigon
et commençons vite notre visite de la ville.
Qui se révèle plus agréable
que nous le pensions, avec des espaces verts
Une architecture moderne plutôt réussie, en pleine expansion, mais encore limitée (Bangkok ou Shangaï en point de mire ?).
Le bâtiment a également conservé, sur
ses murs, des cartes peintes de l’Indochine française:
Petite pause glace (au prix
sévèrement négocié auprès du marchand ambulant)
fabriquées uniquement avec de bons produits naturels !!
Autre témoignage de la
présence française, la
cathédrale Notre Dame
L’opéra, avec en arrière
plan l’hôtel Caravelle, célèbre pour avoir été
le siège d’un attentat contre les américains en 1964.
L’hôtel de ville date
également de l’époque coloniale (1908)
Et qui cohabite avec des tours
modernes et une statue d’Hô Chi Minh située juste devant…j’avoue que le mélange
des genres ne me choque pas et fait aussi le charme de Saigon.
Autre grand lieu de
l’histoire de cette ville : le Palais de l’Indépendance.
A l'origine, il s'agissait d'un bâtiment colonial, bureau du gouverneur de l'Indochine jusqu'au départ des Français en 54. Puis ce fut le siège du gouvernement du Sud Vietnam dans les années 60-70. En 1962, le président Sud Vietnamien était tellement impopulaire, qu'un avion de sa propre armée tenta de le tuer en bombardant son palais (il fut finalement assassiné en 1963). Ce bâtiment fut reconstruit en lieu de l'ancien palais, endommagé.
A l'origine, il s'agissait d'un bâtiment colonial, bureau du gouverneur de l'Indochine jusqu'au départ des Français en 54. Puis ce fut le siège du gouvernement du Sud Vietnam dans les années 60-70. En 1962, le président Sud Vietnamien était tellement impopulaire, qu'un avion de sa propre armée tenta de le tuer en bombardant son palais (il fut finalement assassiné en 1963). Ce bâtiment fut reconstruit en lieu de l'ancien palais, endommagé.
Il a conservé tout son
ameublement, typique de cet époque (salle du conseil des ministres):
Ainsi que l’ensemble de son
PC de commandement situé dans le sous sol. On y voit, des cartes d’Etat majors
de l’époque
Des salles de radio
transmission avec du matériel américain
Et dehors, les fameux chars
qui ont investi le Palais le 30 avril 1975, marquant ainsi la capitulation du
Sud et la fin de la guerre du Vietnam.
Le lendemain 11avril, nous
décidons d’aller à pied jusqu’au quartier chinois, visiter quelques pagodes, en
faisant un crochet par la rivière…Nous allons ainsi marcher 1h30 dans la
chaleur…ça râle sec (forcément) côté jeune classe pendant tout le trajet !
Quelques scènes de rues
glanées sur le parcours :
Ben tiens, les voilà tous les trois réunis sur le trottoir : Lénine, Marx et Hô Chi Minh
Enfin, la rivière est en
vue :
« Dans le port de
Saigon
Est une jonque chinoise,
mystérieuse et sournoise, dont on ne connaît pas le nom »
Vous reconnaissez tous (j'espère) le
début d’"Opium", chanson célèbre de J.Dutronc. Nous avons découvert (merci internet) qu’il s’agissait en
fait d’une reprise d’une chanson des années 30, elle-même intégrée au
répertoire des chants militaires des troupes de marine (et particulièrement
populaire parmi le corps expéditionnaire français durant la guerre d’Indochine dans les
années 50). Pour les curieux, 3 versions : Dutronc , Originale , Militaire
Petite pause près du port, dans un jardin de Bonzaï, où Calixte se met à l’ombre…
Petite pause près du port, dans un jardin de Bonzaï, où Calixte se met à l’ombre…
Chacun choisit son
arbre !
Nous nous rendons ensuite à
la Pagode de l’Empereur de Jade, construite en 1909 et mélange de Bouddhisme et
de Taoïsme.
Devant l’entrée se trouve un
grand bassin rempli de poissons chats que l’on peut nourrir avec de petits
poissons rouges vendus à l’entrée (en Thaïlande, c'était des croquettes)…les enfants sont à la fois fascinés et
horrifiés par le geste.
Ici, l’esthétique est bien
différente des temples thaïlandais ou laotiens, l’inspiration est clairement
chinoise et les divinités représentées aussi.
A l'intérieur, exercice de calligraphie en chinois :
Nous arrivons enfin dans le
quartier chinois (en taxi), Cholon, où nous visitons deux pagodes construites au début du
XXème siécle.
Tout d’abord celle de Phuoc An Hoi Quan, richement décorée et où
le plafond est parsemé d’énormes serpentins d’encens qui se consument en
permanence, dégageant une fumée parfumée continuelle (Maman tu ne supporterais
pas !)
Jolis présentoirs pour
offrandes
Détail de l’une des
nombreuses statues du temple
Adélie perchée sur un dragon
à l’entrée de la Pagode (quand on vous dit qu’ils sont devenus
intrépides et sans beaucoup de retenue ces enfants !).
Autre Pagode, celle de Quan
Am, où là aussi nous admirons la profusion d’ornementation, typique des temples
« chinois ».
Sympa, le gardien de la pagode
offre des pommes aux enfants (provenant des offrandes des fidèles?)
Détail d’une statue avec la
Svatiska en arrière plan (à ne pas confondre avec la croix gammée qui est tracée dans l'autre sens et inclinée). Plus d'infos sur la signification de ce symbole religieux hindou, ici:http://fr.wikipedia.org/wiki/Svastika
Le tout dans un brouillard
de fumée et d’encens…pas étonnant que les magasins d’encens soient si prospères
autour des temples !
Nous déjeunons dans un
excellent petit restaurant de soupes de pâtes.C’est toujours un exploit que
d’attraper des spaghettis avec les baguettes (la dame a finalement pitié de nos enfants et leur apporte deux
fourchettes).
Moment
toujours délicat aussi, que celui de l'addition! Bizarrement, elle est rarement exacte et toujours en notre défaveur..cette fois ci, c'est 213 000 duongs au lieu de 150 000, qui nous sont réclamés! Devant la pugnacité et l'air pas commode d'Edgar, on refait les comptes et tout s'arrange! Mais, c'est assez pénible car c'est continuellement que l'on se fait arnaquer (le matin, le restaurateur s'étaient encore "trompé" de 20 000D et le soir Edgar piquera une colère noire envers l'hôtelier qui tentait de lui appliquer un taux de conversion dollar/Duong complétement fantaisiste et bien entendu largement en notre défaveur).
Prochaine étape de notre périple vietnamien (réduit à 2 semaines en prémonition de ce genre d'attitude) : Hanoï , que nous devons rejoindre en avion, le 12 avril.
J'ai bien apprécié la chanson sur l'opium ! Les 3 versions sont excellentes ! Je connais particuliérement la version militaire, qui est dans ce cas précis, interprétée par la Légion. Ce chant rappelle l'attrait de l'Asie et de l'Indochine sur nos troupes engagées si loing !
RépondreSupprimerBises à tous les 4, Grand Papa.
Edgar, je suis de tout coeur avec toi !! Au fait, Lucie, tu n'es pas la reine des négociations apparemment ?
RépondreSupprimerDe notre côté, ce n'est pas Hanoï, mais Noirmoutier qui nous tend les bras... Bises et on pensera fort à vous !
@Papa: c'est vrai que cette version militaire d'Opium t'était particulièrement destinée...
RépondreSupprimer@Claire G : c'est pas que je fuis la négo, c'est que c'est pas la peine d'être deux à s'énerver (Edgar fait ça très bien!).
Bonnes vacances aux Galopins à Noirmout...la bise à la plage des Dames de notre part et ne reviens pas sans t'être baignée !!!
Et bien il me semble que le Vietnam est le pays de l'arnaque permanente des occidentaux.... En effet, toutes les connaissances y étant passées ces dernières années sont unanimes sur le fait de se sentir un dollar sur pied !!!!
RépondreSupprimerBisous bisous