jeudi 17 mars 2011

Cambodge : des débuts mitigés...

14 mars : nous quittons donc Don Khon en bateau et rejoignons sur le continent un bus pour la frontière Cambodgienne toute proche. Il n’y a que des touristes, plutôt genre routards, avec 4-5 destinations différentes au Cambodge (majoritairement Siam Reap-Angkor). Nous en déduisons qu’il y aura fatalement une correspondance à un moment donné…pour Banlung (nous sommes 6 au total)
Le bus laotien nous largue à la frontière et là débute le racket organisé ! Nous avions été prévenu mais cela demeure fort désagréable... Ça commence par les 2 $ réclamés par les douaniers laotiens pour sortir du territoire (hé oui, même eux s’y sont mis !).
Nous faisons tous la queue, avec les billets glissés dans le passeport…
Puis vient « la quarantaine » cambodgienne, petite guitoune sur le bord de la route chargée de vérifier que les entrants sont sains (de corps). Un gars en uniforme nous brandit un pistolet à température frontale et vérifie chacun de nous (mais pas les enfants !! pourtant, si il y a bien un risque, il est là !) . Je suis dans un paquet de touristes où nous avons tous 35°9C !! ça roule, allez 1$ pour le bon d’entrée sanitaire (accordé d'office aux enfants).
 
Ensuite direction le baraquement des visas où règne une intense activité administrative. Chacun y remplit les formulaires idoines (invariablement vos N° de passeport, date de délivrance, date d’expiration, adresse en France, adresse au Cambodge, date de naissance, lieu, métier etc…ça n’en finit pas et faut le faire pour 4). Là, nous devons payer 3$ en plus par formulaire de visas ….Le précieux papier en main, passage par une autre cabane où l’on remplit à nouveau un formulaire avec les mêmes infos+ le N° de visa ! On ne sait pas à quoi ça sert mais c’est encore 1$ !! Cela fait 1h30 que nous sommes à la frontière à remplir des papiers et payer des bakchichs, il fait une chaleur terrible, on doit se trimballer nos 20 kgs chacun et du coup, c’est un peu le $ de trop pour Edgar qui commence à se fâcher et à faire des réflexions aux douaniers …ceux ci n’en démordent pas, restent souriants et polis, ajoutant même « children free !! »…bon, c’est rassurant de voir que la corruption s’arrêtent aux enfants : en Asie on aime vraiment beaucoup les enfants !! 
Bref, ce passage frontière nous aura coûté 100$ au lieu des 80$ officiels.
Puis suit plus d’une heure d’attente, pour sur-booking dans les bus, avant de démarrer enfin. Il était temps : Edgar, dont la patience n'est pas légendaire, était à deux doigts de lâcher son parasol pour aller s'expliquer avec les responsables!
Lorsque l’on nous largue à une Soixantaine de kms au sud de la frontière, avec pour seuls mots d’explication extorqués  « bus dans 45 mn ici », nous en sommes déjà à 1h30 - 2h de retard sur l’horaire prévu….et  bien sûr, après 1h d’attente pas de bus en vue pour Banlung. 
Nous nous regardons tous (une Hollandaise, un anglais et nous 4) avec des regards inquiets, d’autant plus que l’endroit où nous avons échoué est complètement improbable… sorte de mix entre restaurant de gare routière, marché et station service .
 
 
C’est véritablement affreux, bruyant, sale et poussiéreux. Les camions, voitures et bus passent à toute vitesse, dans un nuage de poussière…
Nous occupons les enfants comme nous pouvons : petite séance d'écriture, sous les yeux de la propriétaire du restau-station service:
 ou encore, jeux rouillés dans la cour de récréation juste en face:
  Nous oscillons entre espoir et découragement et nos compagnons d’infortune se rabattent sur la bière locale:
Nous attendons  ainsi 4h avant d’attraper un bus pour Banlung vers 18h ! Nous devions arriver à 16h et il nous reste encore 3h de route…
Nous arrivons donc à Banlung à 21h passées, nous faisons alpagués par des rabatteurs à la descente du bus et échouons dans une guest house, au hasard, avec les deux enfants qui ont commencé leur nuit dans le bus.
Belle journée galère donc... on rêve mieux comme prise de connaissance avec un nouveau pays!

Le lendemain,surprise, la Guest House possède un joli restaurant avec vue sur un lac (en partie à sec mais joli quand même) et Free Wifi (le pied!).
Nous avons choisi de venir dans cette province reculée du Cambodge, le Ratanakiri, justement parce qu'elle figure très peu dans les circuits touristiques classiques. Une fois sur place, nous  nous rendons compte que le grand attrait de cette région ce sont ses "jungle treks" de plusieurs jours avec nuit dans la forêt. Évidement, avec deux jeunes enfants cela parait un peu hors de propos mais comme d'habitude, notre préparation laisse un peu à désirer!
Pas grave, nous louons deux scooters et partons en reconnaissance autour de la ville. Tout d'abord à l'extérieur de Banlung, nous allons à Yeak Laom lac sacré,  situé dans le cratère d'un ancien volcan. C'est joli et nous faisons trempette sous l'œil attendri (par les enfants pas par nous bien sûr!) d'autres touristes asiatiques:
Puis, direction centre ville. C’est très très moche : bruyant,sale, poussiéreux…rien à sauver !
 

  

Le marché, sorte de souk arabe, où nous achetons un cahier de cours pour Adélie (avec lettres khmers au dos)
  
Une partie viande, où je ne sais comment,  les commerçantes réussissent à faire leur sieste dans une odeur épouvantable
Seule la partie extérieure de fruits et légumes trouve grâce à mes yeux :


Un concurrent de Ouistitipop vend aussi des vêtements d'occasion : je connais bien le concept mais je suis néanmoins bouche bée devant ces chaussettes dépareillées !!!
 Nous mangeons près du marché, du bout des lèvres pour moi:
 Avant de reprendre nos scooters au parking prévu à cet effet:
 petit achat souvenir pour les enfants (ils veulent le robot bleu en plastique)
 Le soir, petit tour à la fête foraine, pour la plus grande joie d'Adélie et Calixte, juste à côté de notre Guest House, un peu en dehors de la ville.
C'est drôle, il y a un manège, fabrication maison, que le propriétaire tourne à la main!


 Un château gonflable où on peut sauter partout en agitant les bras:

 Bref, c'est rigolo et nous passons une bonne soirée, immergés dans la "vie normale" des Cambodgiens du quartier.
Le lendemain, vu que nous ne pouvons pas faire de trekking, nous nous lançons dans une grande virée- scooter de 70 kms, à la découverte de villages ethniques (ici aussi comme en Thaïlande et au Laos, il y a des minorités de toutes sortes).
Nos cosmonautes, un peu résignés, avant le départ:

 La route est en fait une piste en latérite comme cela :
C'est plutôt joli, le contraste des couleurs( le rouge de la piste et le vert de la forêt) et la piste est en bon état.
Le problème, c'est quand on croise une voiture ou un un camion:
ça fait ça:
La poussière est partout : difficile de voir et de respirer d'où l'équipement en masques !

 
 Nous progressons tranquillement, seuls touristes égarés ici et observons les villages traversés,
petites maisons en paille et bois:
 

Voire même, en toile:

Nous nous arrêtons au bord de la route en même temps qu'un marchand ambulant


 
Aussitôt, quelques personnes s'approchent


 et l'une d'elle nous demande en riant si nous pouvons leur offrir une des petites préparations à base de riz que vend le marchand. Ce que nous faisons! Ils sont enchantés, nous échangeons quelques mots et sourires et... tout le monde repart travailler :

 Un peu plus loin, sur la route, un panneau de sensibilisation à la collecte des déchets :y'a du boulot! En effet, nos sommes frappés par la différence de propreté entre la Thailande -Laos d'une part, beaucoup mieux tenus et le Cambodge de l'autre.
 Et au bout de la piste, après 2heures de trajet, c'est la rivière et son bac pour traverser:
 


Adélie (qui a dû hériter du tempérament un peu précieux de sa maman) ne supporte pas d'avoir du sable dans les pieds. Elle lave et relave ses chaussures dans la rivière:
Nous ne résistons pas à la curiosité d'aller voir le village sur l'autre rive et empruntons le bac comme bien d'autre:

Une (très) jeune maman me laisse faire une photo d'elle et de son bébé: 

Des écolières retournant chez elles après la classe du matin:
La traversée dure 5mn à peine (et c'est Fantomas qui conduit ):


De l'autre côté nous faisons un rapide tour du village (habités par une  communautés chinoise) pendant lequel Adélie trouve le moyen de montrer ses photos et vidéos à un monsieur, venus voir "les falangs" de tout près (il l'a bien cherché):
 
Rien d'extra à voir: juste le plaisir d'être un peu loin de tout, dans un joli cadre, entourés de gens aux habitudes de vie si différentes des nôtres:

De retour au premier village du bon côté de la rivière (celui où nous avons laissé nos scooters), c'est l'heure du pique nique du midi, sur la place centrale du village . 
Entre autres, Jus de coco à volonté:
et bananes grillées (admirez toute l'ingéniosité khmère dans le barbecue)

Evidemment, nous faisons un peu l'attraction du village et réciproquement : là, une petite fille "rousse" à vélo



Ici, un transport de cochons (vivants) :

Livraison de pains de glace (grosse activité car il faut alimenter toutes les glacières servants à entreposer les boissons et aliments à vendre) :

Mais il est temps, la piste du Paris-Dakar nous tend les bras:
Nous arrivons fatigués (un peu) , poussiéreux (beaucoup)  mais contents de cette journée d'exploration:

5 commentaires:

  1. @Famille Arquier : ben bien sûr qu'on se verra au Vietnam! En tout cas, c'est marqué dans notre planning (pour l'instant y'a que ça de programmé d'ailleurs au chapitre Vietnam!). On va bientôt s'intéresser de plus près à l'itinéraire car ça approche à grands pas! En tout cas, nous avons hâte de vous voir...bizz

    @Carole C : très drôle ton anecdote sur le scooter!(cf post sur Luang Nam tha scooter day). Je te ressortirai le "You're a mafia" à bon escient!! on vous embrasse.

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  2. Edgar ca te va très bien la terracota ! Lulu tu n'as pas réussi à négocier une ristourne à la douane cambodgienne, cela m'etonne beaucoup de toi ? Adélie et Calixte devaient être ravis de pouvoir faire un tour de manège, ils sont toujours aussi contents ?
    Grosses bises. A bientôt. Flo
    PS : je mange avec Jojo lundi prochain !

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  3. Famille Galopin (enfin, la mère)19 mars 2011 à 08:55

    Hello à tous,

    Nous sommes de tous les périples avec vous et Edgar, j'en connais un, qui est solidaire de toi (à propos du passage de la frontière !).
    Sinon, pour le transport par scooter, est-ce qu'on pourrait être à 3 sur l'engin ? question intéressée évidemment !

    Bises

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  4. Vraiment particulière cette façon de transporter les cochons.Si papy Saleux voyait ça !J'espère que la suite du voyage sera moins poussièreuse.Bisous Grand Maman

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  5. bonsoir je suis une amie de marie cecile et gerard de ST fuscien,votre periple est passionnant ca me rappelle quelques souvenirs ayant visite sac a dos seule Thailande et Malaisie,bravo pour les belles photos et toutes les anecdoctes,continuez a nous faire rever.
    LOUXOR le 17 avril 30°
    maryse

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