vendredi 8 juillet 2011

Bornéo : autour de Kuching...

Dimanche 4 juillet, 7h du matin, nous prenons un bus de BSB, la capitale de Brunei, pour Miri, ville située en Malaisie, côté Ouest. Deux passages de frontières et 4 heures de route plus tard, nous voilà arrivés à la gare routière de Miri et achetons nos billets pour Kuching, en bus de nuit,départ à 16H30...soit dans un peu plus de 5h...
Heureusement, nous avons fait connaissance dans le bus avec une sympathique écossaise, Angie,qui fait un grand tour du monde toute seule depuis plus d'un an déjà (et qui n'a pas l'air de vouloir rentrer à Edimburg!). De plus, notre nouvelle amie parle un très bon français ce qui facilite la communication:
Nous profitons de nos quelques heures de battement entre les bus pour visiter Miri et son joli temple chinois...là, c'est juste le moment où Angie explique à Edgar qu'elle a failli travailler pour Alstom et qu'elle venait de voir que Alstom venait de remporter un contrat de train en Irak ou Afghanistan  (d'où l'incrédulité d'Edgar!):
Il s'en suit 15 heures de voyage en bus de nuit, qui aurait pu être "confortable" si on arrive à supporter une climatisation à fond. Les enfants grelottent sur leur siège et nous devons nous précipiter dans la soute à bagages au premier arrêt pour sortir pulls et polaires, un comble quand il fait plus de 30°C à l'extérieur!
Mais c'est ainsi, et le lendemain matin, nous débarquons à Kuching, capitale de l'Etat de Sarrawak. C'est une très agréable ville de 580 000 hbts, située au bord de la rivière
Dépendant du Sultan de Brunei, le Sarawak a été cédé,en 1841, à un aventurier anglais James Brooke qui devint Rajah et administra cet état comme un royaume personnel. Trois générations de Brooke prédestinèrent au devenir du Sarawak, faisant de Kuching leur capitale et la transformant en véritable ville aux allures victoriennes.
Ainsi l'Astana, résidence du Rajah, construite en 1870, est encore aujourd'hui celle du gouverneur de l'Etat:
Castle Tower:
La cour de Justice (reconvertie maintenant en café-restaurant):
 Le musée de Sarawak, construit sous l'administration des Rajahs blancs (white Rajahs), jolie bâtisse de style colonial où nous traînons les enfants pour une petite visite:
 Que finalement, ils adorent grâce à la présence de nombreuses vitrines d'animaux empaillés ou autre squelette d'orque:
 
  Désormais, un autre style de bâtiment s'est intégré à la ville tel "la chambre régionale de l'Etat de Sarawak" , sorte de croisement entre un champignon et un chapiteau de cirque:
Mais il est toujours agréable de flâner le long de la rivière et de se reposer sur les pelouses qui la bordent:
Kuching est une ville multiculturelle, majoritairement peuplée de Chinois (38% de la population), d'où de nombreux temples dans la ville:
 
avec ces détails qui me fascinent toujours:
 
 L'arche qui marque l'entrée du quartier chinois:
 Les Malais représentent ensuite 35% de la population. Ils sont majoritairement musulmans d'où la présence d'une grande mosquée dorée et saumon (désolée, ce ne sont pas mes couleurs!), dominant la rivière :
Sur le site, ce que je préfère c'est le vieux cimetière devant...
10% de la population est d'origine Iban, tribu faisant partie des fameux Dayaks (les célèbres coupeurs de têtes...). 
Nous nous familiarisons avec le concept de "longhouses" (où vivent encore quelques Ibans)en visitant le premier étage du Musée de Sarawak, qui comporte des maquettes. Ce sont des maisons communes sur pilotis, qui peuvent abriter jusqu'à 100 familles dans des appartements séparés construits sous le même toit :
reconstitution d'un intérieur de Longhouse:
 
 
les inévitables crânes suspendus dans la pièce commune, comme autant de trophées:
Beaucoup de personnes d'origine Indienne vivent également à Kuching. Il y a même une rue, très commerçante, portant leur nom

Tout autour d'India Street, des marchands d'épices et de produits indiens (nous aimons, ça nous change du riz frit à l'huile de palme dont nous avons une indigestion aigue)
Le lendemain, 6 juillet, cap sur le parc national de Bako, où nous nous rendons avec Angie. Le parc, est situé à une heure de bus de Kuching puis 15mn de bateau à partir d'un débarcadère qui n'incite pas à la baignade:

L'entrée du parc est en pleine mangrove, là à marée haute:
de nombreux chemins balisés, de difficultés variables, sont aménagés dans tout le parc. Nous choisissons une randonnée de 1h30-2h aller, qui doit nous conduire jusqu'à une petite plage isolée. Vous pouvez noter la mine réjouie de Calixte devant d'effort...
C'est vrai qu'il fait très chaud et que ça grimpe fort!
Mais le résultat en vaut la peine (comme souvent!). Nous arrivons en surplomb de la crique:

Un dernier petit effort et nous sommes sur le sable...

La plage est magnifique, quelques rares randonneurs comme nous et des pêcheurs,
L'appel de la mer est irrésistible! Seulement, il y a un hic, car si j'avais bien préparé un sac avec tous nos maillots de bains et serviettes, Edgar (car c'était lui en charge dudit sac) l'a oublié...Bon, il l'a laissé à l'hôtel ce qui est déjà mieux que de l'avoir oublié dans le bus...
Du coup, fi des convention, nous nous baignerons en sous-vêtements (coup de chance les miens sont assortis ce qui peut passer, de loin, pour un maillot).
Malgré cela, le bain est divin!
Après le bain et un séchage rapide au soleil, retour par le même chemin avec arrêt pour observation de la faune et la flore.
Une sorte d'iguane ou de caméléon d'un vert éclatant et reflets bleus:
Une espèce de plante carnivore (la petite bête se pose au bord de l"entonnoir", se retrouve collée, tombe à l'intérieur et se fait "digérer" par les substances qui garnissent le fond du tube...beurk!)
Lorsque nous revenons au début du chemin, 3h plus tard donc, c'est marée basse, la mangrove est totalement découverte:
Nous avons soif et faim (il fait très très chaud et nous n'avions pas pris suffisamment d'eau). Au petit restaurant, à l'entrée du parc, nous nous composons un petit repas équilibré, qui fait sourire notre amie écossaise (c'est vrai qu'aucun de nous ne peut plus supporter le riz frit à l'huile de palme mais les frites ça va encore!)
Après avoir repris des forces, nous nous engageons dans un autre chemin, réputé pour la présence de singes nasiques (oui, c'est une obsession!)
Énorme nid d'abeille au faite d'un arbre
Calixtou dans la mangrove
Et les voilà qui s’agitent autour de nous, sautant de branches en branches...qui ça? Ben les Nasiques! Très vifs et et peureux, je pêne à les photographier:
Mais il est l'heure de retourner prendre le bateau.
Nous nous accordons une petite pause rafraichissement -papotage afin de récupérer de nos efforts et de la chaleur..
De l'avis de tous, ce fut une très belle journée. Le parc nous a enchantés et nous regrettons de ne pas pouvoir y passer plus de temps (des hébergements sont possibles sur place mais il faut réserver longtemps à l'avance)
Jeudi 7 juillet, pour notre dernier jour à Kuching, nous avons loué une voiture et avons prévu de visiter le centre de Semenggoh, spécialisé dans la réhabilitation des animaux, et plus particulièrement des Orang-Outans, à la vie sauvage. Il s'agit le plus souvent de singes blessés, orphelins ou d'anciens animaux domestiques encombrants, tous incapables de survivre en milieu naturel. Le centre les soigne,les réadapte à la vie sauvage avant de les relâcher dans la forêt autour du centre afin qu'ils retournent dans leur milieu naturel.
Le programme ayant parfaitement fonctionné, il y a maintenant 26 Orang-Outan à Semmenggoh, deux générations étant nées totalement à l'état sauvage.

Voici le lien du Semenggoh Wildlife Center : Semenggoh Wildlife Center

Bien entendu, toute la population de singes est dûment enregistrée, surveillée et étudiée. Les 26 primates sont bien connus et tous ont une petite fiche, à l'entrée du centre, avec leur nom, leur caractère et leurs particularités. La grande star du centre n'est autre que Ritchie, mâle dominant de 140kg dont l'histoire est racontée ci dessous (il a été sauvé par un journaliste du nom de James Ritchie...):
 
Deux fois par jour, matin et après midi, un complément de nourriture est mis à leur disposition sur une plateforme au milieu de la forêt. Cette distribution est ouverte au public et il est donc possible de voir les animaux (s'ils viennent) pendant une heure.
Nous sommes prêts à l'heure dite et arrivons en vue de l'aire de nourrissage. Pas d'Oran-Outan en vue pendant de longues minutes, puis soudain, au loin, des branches qui s’agitent et des masses sombres qui s'approchent. 
Ce sont des femelles, parfois, accompagnées d'un petit, qui viennent manger quelques bananes et ananas:


 
Tout à coup, un bruit énorme de branches secoués et nous assistons, en retenant notre souffle, à l'arrivée du big boss :
L'animal est impressionnant, il faut bien le dire, même de loin:
alors, que dire du zoom!
Nous repartons très impressionnés par Ritchie et ses congénères...

Mais la journée n'est pas finie! 
Nous poursuivons la route vers la frontière Indonésienne, direction la Longhouse d'Annah Rais que nous voulons visiter. Et nous nous retrouvons vite sur une route en pleine jungle, sans plus aucune ville ou village...or, partis vite de Kuching le matin, sur la réserve d'essence, nous pensions faire le plein en route et là, rien, pas âme qui vive et encore moins de station.
La jauge est en fin de phase rouge et la situation devient critique de minute en minute. Si nous ne trouvons pas d'essence, c'est la panne assurée car nous ne pouvons pas faire demi tour, trop loin que nous sommes de la dernière ville.
Enfin, un petit village où nous allons de maisons en maisons en quémandant le précieux liquide. Tous les stocks sont épuisés! La situation est grave quand un gentil monsieur se propose de nous conduire à un autre endroit où l'on trouve enfin quelques litres qui nous permettront d'atteindre la Longhouse.
La Longhouse d'Annah Rais est située près d'une jolie rivière,
Et est constitué de plusieurs bâtiments reliés entre eux par des chemins en bois, le tout toujours sur pilotis:
On distingue bien les différentes habitations, regroupées sous le même toit:
Petit garçon sur le pas de la porte:

l'entrée de la salle commune:
avec ses reliques, soigneusement bouclées!
Sur le sol en bambou, un coq en laisse!
et un petit garçon ramassant ses chaussures (aucun rapport avec le coq...)
Fin de notre visite de la Longhouse. Nous sommes un peu déçus mais nous n'avions pas le temps d'aller en voir de plus isolées et plus typiques (en même temps, nous avons déjà failli tomber en panne ici, alors est ce bien raisonnable en plein pays de coupeurs de têtes!).
De toute façon, nous avons un vol pour Singapour demain, 8 juillet où nous retrouvons Claire P, autre Lady du CBL, qui vient passer 15 jours (de vacances normalement) avec nous...

5 commentaires:

  1. Bravo pour le reportage, contentes de savoir que vous êtes bien arrivés ! La video du singe est impresionnante et assez rigolote je dois dire ! Quel gros pépère !
    Bonnes "vacances" à Singapour !
    Bizous du 101

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  2. On attend avec impatience les photos de la clairette dans la mangrove ...! Lulu, baden baden, il n'y aura même pas les sous vêtements ! Impressionant, le big boss oran outang et la femelle avec son bébé sur le dos .... Il ne faut sans doute pas trop s'approcher quand même !
    Bon périple avec la clairette : on veut voir une photo du réveil sous la moustiquaire ! Ne l'épuisez pas trop quand même ...
    Bises à tous les cinq, Math.

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  3. en vous voyant sur ces dernières photos, Sophie veut commencer un régime identique au votre...
    (c'est sur que sans Ben&Jerry's, on maigri plus vite)
    On a l'impression que la Malaisie vous a également bien plu; Kutching a l'air tres agréable.
    Bon séjour
    Sophie & Dan

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  4. Nous on est isolés à rennes et pas très versés technologie
    j'espère que nos félicitations et encouragements vous parviendront avant votre retour
    je ne pensais pas que Singapour était aussi intéressant et les images de Malaisie me donnent envie de repartir en Asie
    de toutes façons, je n'ai pas le choix, l'an prochain c'est Séoul pour voir ma fille
    avec une point de jalousie(!) bises à tout le monde (Claire sait que j'adore ça)
    cc

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  5. C'est grâce à Clotilde que je parviens, enfin à vous expédier ce message, après moultes tentatives.
    J'attends avec impatience la suite du récit de vos aventures. Ici pas grand chose, si ce n'est un superbe film que j'ai vu: "La séparation".
    Gros bisou à tous et un très très gros bisou à la Clairette.

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