vendredi 1 juillet 2011

Bornéo : nos 3 jours dans la jungle ...

Nous quittons Java le 25 juin dans la soirée et arrivons vers minuit en Malaisie, sur l'île de Bornéo.
Bienvenue à Kota Kinabalu, capitale de l'état du Sabah, au Nord de l'île.
Kota Kinabalu,mais ici tout le monde dit KK (prononcer Kéké!), 580 000 habitants, petite ville assez tranquille, au bord de la mer :
 Et tout de suite, l'impression très nette d'avoir encore franchi une étape dans la hiérarchie économique: c'est beaucoup plus riche ici qu'en l'Indonésie (surtout Java) tant au niveau du parc automobile, des infrastructures routières et hôtelières (c'est moderne, propre,Internet partout, de l'eau chaude...incroyable, après presque 3 semaines à Java où je peux compter sur les doigts d'une main les fois où nous avons eu de l'eau chaude....). Mais forcément, qui dit pays plus riche dit aussi prix plus élevés!
C'est donc le retour du logement dans ces bons vieux Backpackers avec dortoirs et cuisine/ salle de bain communes....je n'adore pas mais il vaut mieux une salle de bain partagée propre, ayant l'eau chaude qu'une salle de bain privée sale, avec eau froide, non?
Bref, nous nous installons dans un backpacker du centre ville, ouvert 24h/24, avec parquet partout et d'une propreté monacale (on se déchausse même à l'entrée!) et passons la journée de dimanche tranquille à préparer la suite de notre voyage.
C'est vrai qu'il n'y a pas grand chose à faire à Kota Kinabalu mais bon, nous n'avions pas l'intention non plus d'y rester longtemps : quelques ballades sur la jetée, visite du port de pêche...
 De plus, pour la première fois dans ce voyage, la langue parlée dans les deux pays (Indonésie et Malaisie) est la même! Génial, nous allons enfin pouvoir capitaliser sur notre vocabulaire, essentiellement culinaire, récemment acquis.
Ainsi, le poulet (qui se dit "Ayam") et plus particulièrement, le poulet pané frit, est LE met de prédilection des Indonésiens et des Malaisiens. D'où l'immense popularité de la chaine de Fast-food KFC, omniprésente dans le paysage urbain depuis Java. Impossible de faire une centaine de mètre en ville sans en croiser un... à côté, Mac Donald est un nain...
Les enfants,eux aussi, l'ont bien repéré et ont baptisé le petit papy de l'enseigne "Ho Chi Minh", ayant trouvé une ressemblance certaine avec la momie d'Hanoï!
Mais aussi une forte minorité chinoise installée à Bornéo depuis quelques années, avec ses "pharmacies" spécifiques vendant les ingrédients nécessaires à la confection de remèdes traditionnels :
Là, m'explique l'acheteur, de quoi confectionner une sorte d’élixir de jouvence  pour les personnes âgées, en laissant le tout macérer 6 mois dans l'alcool (les ingrédients, pas les personnes âgées...)
Au cours de cette journée, nous décidons, suite aux conseils d’Élodie (croisée avec toute sa famille au Laos.... c'est elle qui se cache sous le pseudo de "Nous4" ....) de faire un séjour au lodge d'Uncle Tan (leur site), dans la jungle, autour de la rivière Kinabatangan.
Cette rivière est un haut lieu d'observation d'animaux sauvages très divers et est connue pour être le meilleur endroit où voir les fameux "nasiques",ou singes au long nez, espèce ne vivant qu'à Bornéo et qu' Hergé a illustré dans Tintin, vol 747 pour Sydney...:

Très motivés par notre future rencontre avec les nasiques, nous devons d'abord rejoindre Sandakan en bus, soit 6h de route de montagne, en passant au pied du fameux mont Kinabalu (4095 mètres) dont on peut faire, parait-il "assez facilement", l'ascension (mais pas avec des enfants de 6 et 8 ans!) :
Dans le bus, les lacets ont eu raison de la plupart des voyageurs autour de nous... par acquis de conscience, je jette un petit coup d’œil du côté de la jeune classe :
Apparemment tout ça ne les empêche pas de dormir!!
Sandakan, son bord de mer et ses petites terrasses
et notre chambre sans fenêtre dans un backpacker du centre ville
Demain 28 juin, c'est le grand départ pour le pays des Nasiques...
L'équipe bien rodée d'Uncle Tan, nous prend en charge de Sandakan avec 4 autres touristes et nous véhicule en mini van jusqu'à la rivière Kinabatangan d'où nous prenons un bateau pour rejoindre le Lodge....
Il fait chaud et humide, climat typique de Bornéo et nous essuyons même un petit crachin...
mais il en faut plus pour entamer notre confiance et notre excitation à l'idée de voir les Nasiques.
Pour l'heure, au cours de notre transfert jusqu'au campement, nous observons des Martins Pêcheurs :
le même en gros plan:
admirons le port altier de cet aigle pêcheur de poissons:
ainsi que la démarche nonchalante d'un varan
Nous arrivons en fin d'après midi au campement. C'est assez rudimentaire forcément : des petites huttes en bois reliées entre elles par un chemin sur-élevé en bois :
pas de porte ni de lit, juste un matelas posé sur les planches et surmonté d'une moustiquaire

Côté sanitaire, c'est pareil : confort rudimentaire! L'eau de la rivière est pompée et entreposée dans les grandes cuves bleues que l'on voit à gauche. Il ne reste plus qu'à se servir dans le seau et à s'isoler dans les petites cabines qui servent indifféremment de WC et de douches...
Et puis bien sûr, la grande salle à manger où sont pris les repas:
Certes, le campement est basique, il n'y a l'électricité que de 18h à minuit grâce à un générateur mais l'ensemble est propre et chaleureux, un peu le genre d'ambiance "colonie de vacances" où on débarrasse la table et où les guides jouent de la guitare le soir...J'ai toujours bien aimé, ça me rappelle de bons souvenirs!
Après le repas du soir, nous embarquons pour notre premier night-safari en bateau.
Il est 20h30, il fait nuit noire. A l'arrière, le conducteur du bateau à moteur. A l'avant, un guide équipé d'une puissante lampe torche balaye les rives, à la recherche d'éventuels animaux:
Pas un bruit dans le bateau, tout le monde retient son souffle, les enfants sont comme hypnotisés, prêts pour un face à face avec le Nasique!
Soudain, une grosse chouette apparait dans la halo
un peu éblouie, elle nous regarde fixement sans bouger:
Le bateau continue son chemin dans le noir. Il y a assez peu d'activité animalière et nous commençons à perdre espoir quand le guide nous montre sur l'eau, des petits points lumineux rouges, comme des mégots de cigarettes incandescents. Ce sont les yeux de plusieurs crocodiles, immobiles dans l'eau, à quelques mètres. A notre rapproche, ils plongent prudemment au fond de l'eau tandis qu'un bébé croco, moins aguerri, se laisse approcher:
Après cela, les enfants vaincus, s'endorment dans le bateau tandis que nous finissons le safari sans voir d'animaux remarquables. Retour au campement vers 22h30, extinction des feux et dodo...enfin, nous essayons de dormir, rattrapés par la dureté du sol (le matelas est bien mince ou alors nous sommes trop lourds!) et la vie animale nocturne bruyante :cris stridents divers, bestioles grimpant sur le toit, rat ou souris courant dans la chambre (je rappelle qu'il n'y a pas de porte à la hutte)...
Bref, c'est presque un soulagement quand on nous réveille à 6h du matin pour le "Morning Safari".
Quelques minutes plus tard, à bord de notre canot à moteur, nous assistons au petit déjeuner de trois Gibbons, qui se délecte des fruits d'un arbre:
Le Gibbons ne saute pas d'arbre en arbre comme le Macaque par exemple, car il n'a pas de queue pour lui servir de balancier. il "swingue" donc de branche en branche en s'aidant de ses bras:
Petit exercice d’élongation dans les arbres...
..un peu comme d'autres dans la rue !
Lors de ce safari, nous observons également une autre espèce de Macaque, plus rare : les "pig tail macaques" ou singes à queue de cochon (on voit un peu cette queue caractéristique sur la photo suivante):

Que de singes donc mais toujours pas l'ombre d'un Nasique !L'inquiétude pointe le bout de son nez (!) au sein de notre petit groupe...
De retour au Camp, nous avons juste le temps de prendre notre petit déjeuner avant d'enfiler des bottes pour un Jungle Trekking....c'est à dire que nous allons marcher dans la boue de la forêt autour, accompagnés d'un guide qui nous détaille flore et faune rencontrées:
Là, sur une branche,un petit lézard à crête:
Là, une autre espèce de singe assez rare, "l'Edgarus à bottes"
Nous avons ensuite une après midi cool, occupée par une sieste, un peu de lecture et les cours d'école!
Vers 16h, nous assistons à une averse tropicale qui se calme à peine lors de notre départ vers 17h30, à la tombée de la nuit, pour un nouveau safari où nous avons, parait-il les meilleures chances d'apercevoir enfin, le fameux "Proboscis Monkey" ou Nasique en français...le petit groupe reprend confiance!
Nous y voyons surtout des oiseaux, tels que ce majestueux "Rhinoceros Hornbill" ou Calao rhinocéros :
Mais le plus impressionnant cette fois, restent les innombrables vols groupés de "flying foxes"; littéralement "renards volants" mais qui sont en fait des Roussettes Géantes, sorte d'énormes chauve souris pouvant atteindre 1 mètre d'envergure !
Lorsqu'elles survolent le bateau, nous pouvons bien voir leur corps et leurs pattes, ce qui fait dire à Adélie : "on dirait des souris qui font du delta plane"!
Bon, certes, la photo n'est pas terrible mais allez donc prendre des chauves souris en plein vol dans la semi-obscurité!
Nous sommes contents bien sûr d'avoir vu ces chauves souris mais de nasique, point! Pas l'ombre d'un bout de nez...Le désespoir est grand parmi nous lorsque le guide abandonne et décide le retour au camp...
Après le dîner, nous participons (sans les enfants que nous avons lâchement laissés devant l'ordi avec un dessin animé) à un trekking de nuit où nous suivons péniblement, dans la boue parfois jusqu’aux genoux (il a beaucoup plu et le sol est détrempé), le guide équipé d'une grosse torche.Je manque de m'étaler plusieurs fois dans la boue, embarrassée par la lampe de poche, l'appareil photo et surtout des bottes trop grandes pour moi qui restent collées à la gadoue. Je ne dois mon salut qu'aux réflexes d'Edgar qui me tend un bras salvateur et inextrémis au moment où je me vois plonger...
Le guide nous montre ainsi pleins de petits oiseaux, installés sur des branches basses, à hauteur d'homme, et que nous surprenons dans leur sommeil :

Nous observons aussi (mais c'est moins mignon), des araignées:
ou encore de jolis papillons qui s'offrent à nos regards (et à nos appareils photos), à quelques centimètres de nous!

C'est incroyable comment la nuit rend l'observation de ces petits animaux beaucoup plus facile et impressionnante.
Là, c'est une grenouille d'arbre (Frilled Tree Frog) que nous surprenons:
puis, celle ci, camouflée par terre dans les feuilles ("Rough Guardian Frog")
Cette randonnée de nuit, assez riche, clôt cette deuxième journée dans la Jungle où, à notre grand désappointement, nous n'avons toujours pas aperçu le moindre nasique...
Dernière chance, le Safari du lendemain matin, dernière sortie avant notre départ du Camp.
Petit chocolat à 6h du matin pour se donner du courage: il a plu toute la nuit et il pleut encore...
Il faut se faire violence pour monter dans le bateau détrempé d'autant plus que le guide nous explique que les animaux n'aiment pas sortir pendant la pluie. On ne risque donc pas de voir grand'chose...
Qu'importe la quête du Nasique est ancrée en nous et nous scrutons sans relâche les rives à sa recherche.
Une demi heure plus tard, le guide exulte en pointant une forme dans un arbre. Tous les occupants retiennent leur souffle : où est le Nasique?
Eh bien , non, pas de Nasique mais mieux encore, beaucoup plus rare et difficile à voir : un Oran-Outan! Il, ou plutôt elle, car il s'agit d'une jeune femelle nous explique le guide, est là, toute velue, en train de cueillir des fruits avec ses longs bras:
Le guide laisse s'échouer le bateau sur la rive, juste devant l'arbre et coupe le moteur. Nous pouvons ainsi observer ce singe exceptionnel pendant de longue minutes:
Apparemment, Mlle Oran-Outan ne s'en émeut pas plus que ça et continue son déjeuner:
Elle nous gratifie enfin d'une petite séance d'acrobaties car comme le Gibbon, n'ayant pas de queue, elle ne peut se servir que de ses membres pour se déplacer de branches en branches d'où des bras et jambes immenses!
De retour au camp, encore impressionnée par cette démonstration, je m'essaye à une petite imitation:
Mais voilà, c'est l'heure du départ, la fin de ces 3 jours dans la jungle où nous n'aurons finalement pas vu le Nasique tant espéré! Les guides du camp, incrédules, n'en reviennent pas : nous sommes le seul groupe depuis très longtemps à ne pas en avoir vu...

Nous retournons donc à Sandakan et reprenons un bus le lendemain matin, 1er juillet pour KK.
Notre objectif maintenant: aller faire un petit tour au Sultanat de Brunéi...nous avons en effet découvert en ouvrant notre guide que ce petit pays, coupait carrément la partie malaisienne de Bornéo en deux : au nord le Sabah et au sud, le Sarrawak (ceux qui ne me suivent pas doivent absolument regarder un Atlas ou Google Map !).
Donc, nous voilà décidés à y aller faire un petit tour...

6 commentaires:

  1. Salut les jeunes, de retour de nos aventures à Noirmoutier voici un petit bonjour. Très agréable séjour dans un joli lieu d'accueil. Salles de bain, eau chaude, toilettes même pas sèches !! jolie déco. Mer à profusion, une faune locale riche: huître (et muscadet), coquillages tout genre,fourmis; la langue: le français. Point de scooters à l'horizon des vélos ont donc fait l'affaire et voilà 4 jeunes retraités pédalant le nez au vent. Le vendredi avons fait un safari sur l'île d'Yeu: dans le sable, sur la route, dans des chemins creux. Peu de crocodiles ah si quelques lézards mais bon à 4 même pas peur!
    Et puis les bonnes choses ont une fin il a fallu revenir, mais pas sans avoir dégusté quelques moules du pays (c'est parait-il un mets local très prisé!). Très contents de ce séjour et grand merci. Nous aurons l'occasion de vous le redire sous un arbre, ou dans un salon, à la campagne ou à la ville!!
    C'est toujours un plaisir de vous lire, que de souvenirs. La bise à ter tous petits et grands.
    Odile et Jean

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  2. Helllooooo !
    Quel plaisir de revoir Uncle Tan, je note que ça c'est tout de même un peu embourgeoisé (si, si, c'est possible), mais les matelas n'ont pas changé !
    Super que vous ayez vu un orang outang d'aussi près, nous avons du nous contenter d'une rencontre très furtive. Pas de regrets pour le nasique, c'est quand même moins tripant que le grand singe (et en plus c'est un peu degueu comme dégaine). Le Sultanat de Brunei : ça va vous changer. Préparez-vous pour la fête foraine !!
    Biz

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  3. ""Edgarus à bottes ""::il me semble avoir déja vu cette espèce de singe,mais pas avec des bottes;
    Que d animeaux!Calixte doit etre aux anges!
    Pour le confort Singapour va vous changer.
    à bientot grosses bises Grand Maman

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  4. Famille Galopin (enfin, la mère)3 juillet 2011 à 21:25

    En fait, tout ça, c'est un cours de gymnastique, c'est ça ?!!!! Et je vais voir une caméra me filmer (moi aussi) en train de faire l'oran-outan, mais même pas peur ! Faites-moi penser à vous montrer à votre retour !!!
    Mais tout de même, ces animaux sont vraiment splendides !
    Bises à vous tous.

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  5. Quelle rencontre inoubliable, un oran-outang dans son milieu naturel ! Je constate que vous êtes de véritables caméléons, vous vous fondez dans le paysage, surtout au niveau des postures animales. Bravo !
    Bisous à tous. Jojo

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  6. ayant un faible pour la flore, j'aime beaucoup la photo des bambous "à pousse rapide" de Bogor. Je trouve que vous imitez très bien les animaux rencontrés...et pourquoi pas un petit show à votre retour ?
    Catherine D.

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