samedi 7 mai 2011

Kalaw : étape vers le Lac Inlé

Yangon, mercredi 4 mai : nous nous préparons pour notre premier trajet en bus sur les routes birmanes…Départ prévu à 15h, 13h de trajet, arrivée théorique à 4h du matin : pratique ! Pendant que je reste à l’hôtel afin de faire classe aux enfants, Edgar part faire quelques courses en ville. Il doit encore changer de l’argent, poster sur le blog le message que j’ai préparé la veille, acheter quelques bricoles pour le voyage….etc…Mais alors que je termine les cours sur la terrasse, une violente averse éclate…impressionnant ! et le pauvre Edgar qui est dehors ! Il est 10h30, nous devons libérer la chambre à midi. Mais à midi, toujours personne, nous attendons tous les trois dans l’entrée de l’hôtel avec les sacs, alors que le déluge continue. Je commence à m’inquiéter quand il apparaît enfin, totalement noyé, nous racontant que les rues de la ville se sont remplies d’eau en quelques minutes et qu’il a dû traverser des routes avec de l’eau jusqu’aux genoux ! Incroyable…il y a même 2cm d’eau au fond de son petit sac à dos… Nous nous engouffrons sans tarder, dans un taxi lilliputien (je suis assise avec les enfants à l’arrière avec un gros sac à dos sur les genoux car ça ne rentre pas dans le coffre), pour 3/4h de route jusqu’à la station de bus et toujours sous la pluie battante (il n’y a qu’un seul essuie glace qui fonctionne mais ça n’a pas l’air de gêner le chauffeur plus que ça). Là bas, nous atteignons notre bus qui, à l’heure prévue, sort du stationnement et s’arrête ... Panne… nous avons fait 500m maxi. Attente, bricolages divers et au bout d’1h30, changement de bus avec tous le chargement (cartons, sacs de riz, bagages etc). Cette fois, c’est le bon : le bus roule, l’air conditionné est à fond :Edgar se gèle avec ses habits trempés.. à la première halte, il achète une jupe birmane (en vrai, ça s’appelle un Longui et pas un Doti comme un Inde), tente de le nouer sous les regards ébahis et amusés des autres passagers (nous sommes les seuls étrangers) avant qu’un monsieur prenne pitié et lui fasse son nœud ! Le bus s’arrête au bout de quelques heures sur une aire spéciale, pour manger. Là encore au restaurant, nous sommes l’attraction de la soirée et mangeons notre plat de riz sous les regards d’une nuée de petits serveurs (tous bien jeunes…), debout derrière nous ! Nous sommeillons le reste du voyage dans nos siège inclinés avant d’être largués à Kalaw, un peu vaseux, à 4heures et demi du matin. Heureusement, il vient juste de s’arrêter de pleuvoir et une jeune femme qui attend là, nous prend en charge, nous indiquant un hôtel à côté, qui reste ouvert toute la nuit. Pas de bol, c’est complet. Elle nous emmène alors dans un café, nous recommandant de patienter jusqu’à 6h, heure d’ouverture générale. Au passage, elle nous glisse sa carte de guide de randonnée…Nous patientons donc avec café, thé et chapati, regardant le jour se lever sur la ville Après avoir trouvé, un hôtel très agréable et fais une petite sieste, nous partons en repérage. Nous avons de la chance car aujourd’hui, c’est jour de grand marché à Kalaw, où les gens des tribus vivant dans les montagnes alentours viennent vendre leurs fruits et légumes. Alors là, nous nous régalons : il y a de l’ethnique partout, des couleurs, des habits traditionnels, des coiffes, des visages…c’est superbe ! Heureusement, que je ne peux pas mettre de photos car vous auriez été submergés !! Kalaw est une petite ville charmante, entourée de collines verdoyantes avec de nombreux villages dans lesquels vivent des minorités ethniques différentes. C’est une région connue pour ses trekking qui peuvent aller jusqu’à 3 jours afin de rejoindre le fameux Lac Inlé. On y trouve aussi, une importante communauté népalaise (ce sont des descendants des célèbres guerriers Gurkhas, venus avec l’armée britannique pendant le seconde guerre mondiale) ce qui nous vaut un brin de nostalgie en trouvant du « dhal bhat » au menu du midi (plat de lentilles traditionnel népalais que nous avons mangé midi et soir pendant 3 semaines lors de notre voyage au Népal il y a 13 ans…impossible de remanger des lentilles pendant plusieurs années après ! ). Après avoir fait le tour de Kalaw, essuyé une grosse averse (décidemment notre voyage ici sera marqué par la pluie) et nous être abrités dans un temple pendant la séance de méditation des moinillons (trop mignons !), nous allons voir notre guide du matin (celle du bus, j’espère que vous suivez !) et décidons avec elle de faire un trek d’une journée le lendemain…Nous allons aller jusqu’à un village Palang (une ethnie de la région) par un joli chemin sans pas trop de dénivelé, manger dans un petit restau népalais en pleine montagne, traverser quelques autres villages et revenir. Bon, c’est sensé ne pas être dur mais il faudra quand même marcher 6-7h ! De retour à l’hôtel, je suis un peu inquiète : les enfants vont-ils tenir le coup ! Une journée entière de marche en montagne, c’est une première. Va falloir invoquer toutes les bonnes ondes et les bons gènes de Grand Papa, dit Philippe des GR, randonneur émérite et guide Nature de son Etat (oui parfaitement), pour tenir le coup !! Le lendemain matin, 6 mai, grand soleil, nous partons avec notre gentille guide, toute souriante (son mail : thuthu.klw@gmail.com). Elle s’apelle Toe Toe (ça se prononce TOTO et ça fait rire les enfants forcément), a 33 ans, deux enfants et se lève tous les jours à 2h du matin pour attendre les bus qui arrivent de Yangon entre 2 et 4h…elle nous raconte son mariage, arrangé par ses parents (comme cela se pratique couramment en Birmanie) à 17 ans, avec un homme qu’elle ne connaissait pas avant…mais que les traditions changent et que sa nièce de 23 ans, elle, n’aura pas ce même destin. Elle est très agréable et nous apprenons pleins de choses sur la flore, les traditions, les coutumes…les enfants sont contents, ils ne rechignent pas à marcher, le paysage est magnifique, bref tout va bien et nous arrivons ainsi au village au moment où une belle averse nous tombe dessus. Nous trouvons refuge chez l’habitant et buvons un thé dans une maison traditionnelle en bois. C’est l’occasion de voir comment on vit en pleine montagne. Pas d’électricité (juste un gros générateur pour tout le village, le soir), pas d’eau courante, un feu de bois dans un coin de la pièce (ça éloigne les moustiques le soir), quelques assiettes et gobelets à côté, des matelas roulés dans un coin, aucun meuble dans cette unique pièce où vivent deux familles. L’ensemble est très spartiate ! La jeune femme qui nous reçoit a un bébé de quelques mois, je fais donc quelques photos d’elle et de son bébé que j’enverrai à notre guide plus tard. Au bout d’une heure, la pluie s’est un peu calmée et il nous faut quand même continuer notre chemin…dans la boue qui colle aux chaussures et nous fait glisser comme sur une piste de ski ! Petite halte au monastère du village suivant où pleins d’enfants trainent partout, sales, à moitié en guenilles. Toe Toe nous explique qu’en ce moment, c’est les grandes vacances, qu’il n’y a pas école pendant 3 mois ( !) et que les enfants pauvres se retrouvent souvent pris en charge dans les monastères, nourris, logés le temps qu’il faut. Enfin, nous arrivons au restaurant népalais : repas de chapati, de curry de légumes et de mangues avant de prendre le chemin du retour, à travers des paysages de rizières et de collines verdoyantes. Nous atteignons Kalaw à 18h au coucher du soleil… les enfants auront marché plus de 7h sans râler et en y prenant plaisir ! Leur grand père peut être fier de ses petits enfants (mais pas autant que nous, à vrai dire j’étais époustouflée !). Demain, samedi 7 mai, nous quittons Kalaw pour le Lac Inlé en passant par Pindaya où se trouve une grotte célèbre pour ses innombrables statues dorées de Bouddha (on en compte, parait-il, plus de 8000). PS : merci pour vos encouragements a continuer malgre les difficultes techniques....

9 commentaires:

  1. Bravo Adélie et Calixte pour votre endurance! Nous espérons qu'Edgar n'a pas attrapé de rhume sous ce déluge, peut-être verrons-nous les photos du longhi plus tard. Take care ! Affection M. et N.

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  2. Salut à la petite famille,
    que d'aventures et Adélie et Calixte qui restent si Zen.
    La jupe birmane d'Edgar est-elle l'équivalent du Kilt écossais et de ses sous entendus.......???
    Quelle prose la lulu, un vrai livre ...à quand la publication, on se cotisera pour t'aider à éditer!
    La coutume à Paris ne se perd pas, tes copines du CBL, je te prie au grand complet sauf évidemment toi, se sont réunies à Paris pour fêter le Printemps, nous aussi on a fait des plats colorés, la Birmanie c'est aussi dans nos assiettes à Paris.
    On pense très fort à vous.
    Et on a fait un méga effort on a enfin envoyé un commentaire, il était temps.
    Claire la grande, maï, jojo et David.

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  3. Famille ARQUIER8 mai 2011 à 15:06

    Que d'eau, que d'eau !! Bravo aux enfants pour cette première grande rando...Bel effort.
    On a hâte de voir les photos, difficile de se représenter ce que vous découvrez même si finalement (et puis Edgar trempé, Edgar en jupe...dommage !!) , j'aime bien lire tes commentaires d'une traite...ça donne le sentiment de lire un chapitre d'un roman et ça laisse place à l'imagination. continuez à nous faire rêver !
    Bises
    Carole & Co

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  4. coucou,
    même sans photos on arrive a imaginer tellement le récit est detaillé. on a presque l'impression d'entendre la pluie tomber (les rats ne sortent pas quand il pleut si ?). mais la photo d'edgar en jupe, on veut la voir des l'adsl rétabli ! bravo aux enfants pour leur endurance. j'enverrai bien les miens en pension la bas qu'ils se rendent un peu compte de leur situation privilégiée!
    gros bisous
    Carole

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  5. bravo pour le récit ! c'est tellement décrit avec beaucoup de détails qu'on s'y croirait, d'ailleurs, on est avec vous, tout le temps !
    Bravo pour la mémoire des petits détails !...
    Bon voyage ! nous attendons la suite pour vous suivre !
    Bravo aux enfants pour leur marche !
    bises à vous quate
    Michèle et Philippe

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  6. Félicitations Lucile pour vos descriptions, et le récit de vos aventures, j'attend impatiemment la suite... Comment Edgar va-t-il? Adélie et Calixte sont de vrais randonneurs-explorateurs ! Que d'histoires à nous raconter.
    Amitiés - Tante B.

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  7. Nous constatons que votre entrée en Birmanie s'est assez bien passée. Nous sommes fiers que vous ayez adopté l'éthique des randonneurs et que vous suivez l'exemple des générations précédentes ! Bravo à Adélie et Calixte pour leur abnégation à parcourir les chemins birmans ! Nous espérons que ces nouvelles vocations prendront autant de plaisir que leurs grands parents à sillonner les chemins de notre belle Planéte ! Grand Papa et Grand Maman.

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  8. Eh ben, j'ai raté quelques semaine (je crois que j'ai loupé une bonne partie de la Thaïlande), et au moment où je reviens, plus de photos... Je me suis demandé si c'est votre appareil qui vous avez lâché ou si c'est parce que tu t'entrainais pour écrire le livre de vos aventures à votre retour (si vous comptez toujours rentrer un jour !).
    Je viens d'avaler le livre de Cécile de la Rochefoucaud (je suppose que vous connaissez leur périple), et bien sûr, j'ai pensé à vous tout le long... et ta prose en effet vaut au moins autant le détour que la sienne !
    Je vous souhaite bonne continuation,
    Bises,
    Cécile Faivre

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  9. Bonjour,

    j'aime bien ce récit. Si vous avez le temps visiter http://www.visoterra.com/voyage-voyage-au-myanmar-a-l-automne-2004/autour-du-lac-inle.html pour découvrir encore plus sur ce lac a travers un récit.

    Bonne lecture

    Sébastien

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